: Encore une nouvelle vie - Transition Montpelliéraine - Faisons le point en automatique - En fin de compte : sans titre
Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »

mercredi, septembre 06, 2017

Encore une nouvelle vie - Transition Montpelliéraine - Faisons le point en automatique - En fin de compte : sans titre


Campagne de réintroduction d'animaux Playmobil à l'état sauvage menée par Loutre Wife Association

Sous le stress, François grimpe comme une salopette. Je l'ai déjà vu faire, c'est affreux à vivre. Je ne dis pas qu'il grimpe comme s'il portait une salopette, non non : il grimpe comme une salopette qui ne serait pas habitée. En faisant abstraction des prises de pieds et de mains. Enfin, cela ne l'a pas empêché de réussir (ouf !) les tests de sélection du Languedoc et le voilà ainsi en formation pour devenir moniteur d'escalade. C'était complexe, pénible, un véritable capharnaüm administratif, beaucoup de doigts croisés et finalement des agents Pôle Emploi qui ont bien travaillé et fourni les documents nécessaires juste à temps comme il fallait.


Moi, je n'ai pas trouvé le sommeil pendant des jours. Trop de choses à penser, à calculer, à planifier, que je rangeais bien soigneusement dans ma tête. Mais dès que le sommeil venait, et que ma vigilance baissait, j'avais trop peur que ces piles de papier s'envolent. Il suffisait d'un courant d'air… ! Alors j'en refaisais inlassablement l'inventaire. Tel changement d'adresse. Telle demande d'indemnité. Telle inscription. Telle assurance. Telle autre en double. Tel budget. Voilà, c'est bon, je peux m'endormir. Et telle date à ne pas oublier ! Zut ! Il faut que je cale ça aussi… Je recommence et c'est bon.

La nuit passait, et j'étais toujours aussi fatiguée. J'ai fini par tout laisser tomber. C'était intenable, ces feuilles volantes. Et on vit quand même. Comme quoi.

Mais le voilà quand même inscrit, enfin nous pensons, mais le voilà donc qui part tous les matins pour se rendre à l'école, le voilà qui cherche un stage, le voilà qui me raconte ses cours le soir comme avant nous discutions de la route à suivre.

Parce que de route, nous n'en suivons plus. C'est vraiment soudain, pour nous tous, comme ce tube d'échappement qui pète. 1 : il tenait - 0 : il ne tient plus. Nous en sommes donc à 0. 0 maison, au grand désespoir de notre Loutre, 1 petit parking un peu à l'ombre à certaines heures de la journée, 0 police qui nous déménage (espérons que ça dure) 0 pot pour nos pipis et nos cacas puisque j'en ai écrasé 1 sous la roue du camion… Voilà, on a beaucoup multiplié ça dans tous les sens, on obtient toujours 0.

Pour le pot d'échappement nous espérons pouvoir le réparer nous-même. Encore des doigts croisés, nous allons commencé à en manquer, si vous pouviez nous en prêter… ?

De maison, nous en trouverons une dans quelques jours. Quand le pot d'Otto sera réparé et que les premiers cours à Montpellier de l'Explorateur seront passés ; il aura alors classe un peu plus au nord. Ou sur les falaises.

Pendant ce temps, la Loutre et moi profitons au maximum de cette vie citadine. Un an à fuir les villes, deux semaines à en dévorer une. Pourquoi pas, n'est-ce pas ? Nous visitons le zoo, les médiathèques, les centres commerciaux, les ascenseurs, les tramways, les aires de jeux, les rues, les parcs, les jardins, les grands monuments, les grands axes… On s'offre notre petit bain de foule et d'échappement (à croire qu'on envie ceux des autres, puisque nous avons rompu le notre).

En ville, c'est chouette quand même, tout est à portée de main. Enfin, de carte. Il n'y a pas un jour où je n'en fais pas le code, où je ne la pose pas quelque part en attendant que les quatre bips s'activent. J'essaie de freiner, mais ça ne s'arrête pas. Ca me donne la nausée toutes ces dépenses, c'est effrayant quand on ne gagne rien. Une année à ne presque pas penser à ça, l'argent, juste de quoi cuisiner, rouler, et donner le sourire à un garagiste, et le voilà qui coule doucement tous les jours.

Si un jour vous vous trouvez en difficulté financière, fuyez la ville et vous réglerez la moitié du problème.

Le Loup, lui fait un peu la tronche. Ils ont fermé le parc où nous aurions pu le balader. Pourtant, je voyais régulièrement des joggeurs passer dans ce coin-là alors hier soir, je suis allée avec lui voir de plus près le pourquoi de la chose. C'était notre petite énigme à tous les deux. En catimini, nous avons suivi les autochtones, nous avons bien vu la porte du parc verrouillée et… ah ah ! Une brèche dans l'enclos ! Nous sommes passés par-dessus le grillage couché, pourtant tout entouré de balises rouge et blanche. Incroyable, il y avait des joggeurs partout, vraiment partout ! Rose, orange, vert fluo, et même jaune. Des pistils dans les oreilles, des facettes sous les yeux, de l'effort aussi, de la concentration, du sérieux, des bavardages encore. Nous nous sommes perdus dans cette belle forêt tropicale, ne sachant même pas si les chiens étaient autorisés, finalement.

Et il n'y avait pas de sorties. J'ai repérés deux joggeurs qui se dirigeaient vers le portail fermé par un cadenas. Alors là… je ne comprenais vraiment pas. (Seuls les Montpelliérains en auraient la clef ? Faut faire une demande en mairie ? Non… ce n'est pas crédible !) Nous les avons suivis. Ils ont bifurqué dans les fourrés. Je les ai hélés. « S'il vous plait ! S'il vous plait ! » (est-ce que ça se dit encore “messieurs-dames” ?) Ils se sont retournés. Ils étaient sympas. « Vous allez vers la sortie ? Nous pouvons vous suivre ? Comment ça se fait qu'il n'y ait de porte nulle part dans ce parc ? »

Figurez-vous que le parc était bien fermé, à cause des risques d'incendie, mais que tout le monde s'en fou. Elle est à qui, la ville, de toute manière ? 

11 commentaires:

  1. Je reconnais bien les montpellierains ^^ C'est une ville avec des parcs magnifiques, je l'ai beaucoup aimée.. :)
    Quelle sensation étrange ce doit être, de s'arrêter ainsi.. Je l'ai ressentie alors que nous étions partis trois jours en tente de toit, alors une année..

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    1. Comme je vois combien c'est "la galère" rien que louer un appartement, j'ai bien envie de tout envoyer valser et de continuer en camion… Le hic c'est que François a BESOIN de notre camion pour sa formation !
      S'arrêter comme ça, d'un coup, ça fait un choc… j'adapte lentement ma pensée aux faits.
      Quand aux parcs, ils ne risquent pas de rouvrir : hier un incendie a arrosé Montpellier de ses cendres ! Les montpelliérains continueront à entrer par les trous dans les grillages…

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    2. Mais du coup, toute la journée, vous êtes.. où (ta fille et toi) ?

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    3. Notre camion était stationné près du zoo le temps que nous le réparions. La journée, nous étions en vadrouille (à vélo et une journée en tramway) pour visiter la ville. Les jours où la Loutre préférait jouer tranquillement et moi travailler, nous restions simplement dans le camion sur le parking. C'était désert, il n'y avait qu'aux heures de l'école où les familles passaient à pied à côté de nous. Malgré tout, la saleté et le bruit ont fini par me fatiguer. Les deux semaines Montpelliéraines finissent demain, après nous partons dans les terres vers notre futur nouveau chez nous ! (je ne sais pas si je t'ai bien répondu car je n'ai pas bien vu les limites de ta question)

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    4. Effectivement question mal écrite, ce qu'il y avait derrière était "si François a le camion parce qu'il en a besoin, comment faites-vous toute la journée, toutes les deux (rapport au fait que c'est votre maison actuellement)". J'avais l'impression que vous étiez sans le camion du coup.
      J'imagine la fatigue sans mal.. le bruit des voitures, de la ville, c'est épuisant..

      C'est où, votre futur chez vous ? (si tu préfères tu peux me le dire par mail).

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  2. Je croise tous mes doigts pour toutes tes interrogations. Je me demande aussi si "messieurs dames" se dit encore, je crois que j'aurais été du genre à l'employer aussi héhé!
    Alors voilà une vie qui virevolte, que de mouvements dans vos vies, et comme on dit, le mouvement c'est la vie, ça bouge, ça vit.

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    1. Merci pour tes doigts Cendra ! Où nous en sommes, ils ne seront pas de trop…
      Que de mouvements mais là… contrairement à notre vie précédente en camion, ça m'est moins naturel. J'ai profondément le sentiment de lutter pour "être bien".

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  3. Pas facile de s'arrêter ainsi Céline...j'imagine. J'espère que vous allez trouver votre place ici ou ailleurs. Des pensées pour vous 3...

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    1. Les éléments s'éclaircissent doucement.

      Je prends l'année qui vient comme un défis personnel, c'est un peu ma "deuxième chance". La situation recommence : François qui prend un activité (presque à plein temps cette fois-ci, heureusement, il aura des semaines libres) et moi qui est en préparation d'autre chose avec une petite loutre pleine d'énergie à nourrir avec du monde.
      La dernière fois, ça n'avait pas été extrêmement joyeux pour moi mais je compte bien apprendre de mes erreurs passées.

      Merci pour tes voeux Marie. Je t'envoie aussi une multitude de douces pensées pour toi - ton corps, et le retour du plaisir et de la femme qui tu es :-)

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  4. Une transition qui n'a pas l'air facile en effet (je comprends mieux l'article précédent).

    Cet été, j'ai fait une semaine de dog sitting perdue dans le Poitou, je n'avais nullement envie de me frotter aux supermarchés, alors je me suis donné pour défi de ne pas dépenser d'argent pendant cette semaine, pas un seul ticket de carte bleu, faire avec toute la nourriture qui était à ma disposition. Très vite des choses ont manqué, mais je me suis adaptée. Ce fut une chouette semaine. Quand on habite en ville, avoir tout à disposition est un vrai danger pour le porte-monnaie : une petite dépense par-ci et une autre par-là, et on arrive vite à des sommes incompréhensibles.

    Courage pour les réparations et patience pour la suite des évènements, je croise les doigts, ça, ça ne coûte rien !

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    1. Tu as remarqué aussi comme la ville est un piège monumental ? Je suis obligée de me dire tout le temps NON, c'est désagréable. NON, pas de jus de fruit fraichement pressé. NON, pas de gourde en inox même si ça te serait très utile. NON, pas ces petits tatouages pour la loutre même si ça lui ferait bien plaisir. NON, pas de nouveau pantalon même si tu n'en as plus que deux et qu'ils sont en fin fin de vie…

      C'est une expérience qui me plait bien, celle de ne pas utiliser du tout d'argent pendant une longue durée. Ce qui me dérange le plus, tu le soulignes bien, c'est la nourriture. Sans potager, c'est difficile. Je pense que j'exclurai les produits frais du défi :-)

      Merci pour tes doigts croisés Cléa, je vais les utiliser ce midi pour François à qui il reste trois écrous bien rouillés à retirer afin de réparer notre pot :-D

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A bientôt !
Céline.

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