author image in post end author image in post
Widgets

J’ai suivi une formation Montessori

Comme le titre de cet article l’indique, j’ai suivi une formation Montessori. C’était du 22 au 26 août à l’école Athena de Bailly avec la formatrice Bénédicte dans l’ambiance des 3-6 ans.

J’y suis allée sans vraiment savoir ce qui m’attendait. J’étais davantage attirée par l’école Athena en elle-même, découverte grâce au blog de Sylvie Desclaibes, parce qu’il s’agit d’un des rares lycées Montessori en Europe. Que l’école aille jusqu’au lycée, c’était un très net signe de sérieux pour moi. Le programme de la formation ne m’a pas particulièrement emballée, il se présentait un peu comme une liste d’ateliers à nous présenter, je me demandais bien ce vers quoi ce genre de présentation allait nous mener… Mais enfin, mon organisme de formation voulait bien prendre en charge la totalité des frais, les dates et le lieu coïncidaient parfaitement avec notre programme de voyage, je n’ai pas hésité davantage !

On voit rien d’extraordinaire sur la photo et pourtant…
La pédagogie Montessori
En arrivant à la formation 3-6 ans, je ne connaissais pas le travail de Maria Montessori que de nom, non-non-non. J’avais notamment lu L’enfant (je vous invite à cliquer), L’esprit absorbant de l’enfant, ainsi que d’autres articles plus courts. L’enfant est un livre que je conseillerais à tout jeune parent. Certains le disent un peu vieux, il me semble pourtant qu’il révolutionne encore notre façon de voir l’enfant. Je soupçonne même certains critiques de ne pas avoir saisi toute l’étendue du propos de la doctoresse…

La pédagogie Montessori, du moins ce que j’ai compris, c’est la perception de l’enfant comme une personne particulière. Les deux mots ici sont très importants, je vais expliquer mes deux termes l’un après l’autre.

Percevoir un enfant comme une personne c’est absolument saisir qu’il s’agit d’un individu séparé de nous, des adultes, avec son chemin et ses particularités propres. Comprendre que l’enfant est une personne, c’est lui accorder des droits, des responsabilités et du respect.

J’ai précisé « particulière » parce que l’enfant, vous en conviendrez facilement, n’est pas une personne comme une autre. C’est un être humain en construction, un adulte en devenir. Là où les propos de Maria Montessori sont toujours novateurs, c’est qu’elle décrit l’enfant comme un constructeur, et non plus seulement comme une personne en construction. Vous voyez la différence ? L’enfant vit pour construire l’adulte qu’il sera prochainement, son cerveau et son corps sont organisés pour construire et aller vers l'autonomie. C’est une chose dont il faut tenir compte lorsqu’on veut s’intéresser à l’enfant selon l’oeil de Montessori : l’enfant doit construire, c’est sa nature.

De cette manière, l’enfant diffère complètement de l’adulte dans son fonctionnement. Ce n’est pas seulement un adulte en miniature, ce n’est pas un petit adulte du tout : c’est un enfant. Et un enfant, qui sait vraiment ce dont il s’agit ? Et bien, pas grand monde…

Toute la pédagogie de Maria Montessori est fondée sur cette constatation première : l’enfant est fait pour construire et si l’on touche à sa nature, il ne peut plus construire correctement. C’est pourquoi, la première étape à faire lorsqu’on désire se lancer c’est l’observation. Il faut observer l’enfant, il ne faut surtout pas chercher à le diriger. Seul l’enfant sera nous dire son fonctionnement particulier, parce qu’à nous, il est devenu inconnu (et oui, nous sommes adultes et nous, nous pouvons faire ce que nous voulons ! Mouhahaha !!)

En observant messieurs dames, on arrête de dire des bêtises sur les enfants, on arrête de leur coller des étiquettes qui ne leur correspondent pas. En les observant, on les découvre tout autre que ce dont on nous a fait croire jusque là sur leur compte. Lorsque la Petite Loutre était dans mon ventre, j’étais pleine de préjugés déjà à son propos. Sur le bazar, sur les cris, sur l’ingratitude, sur sa stupidité de gosse. J’ai accouché de ces préjugés en même temps que j’ai accouché d’elle. Parce que ce qui m’a été donné dans les bras était tout autre. J’avais une chose neuve. C’est le besoin de comprendre, de me retrouver un chemin entre une réalité perdue et une réalité vécue, qui m’a dirigé jusqu’aux livres de Maria Montessori. Puis jusqu’à cette formation fin août.

L’enfant Montessori
J’ai longtemps observé ma fille. Je l’ai vue mettre et remettre mille fois un bouchon sur une bouteille, ouvrir et refermer un million de fois le tiroir d’un placard. Je l’ai vue chercher à comprendre où était chaque chose de la maison. Les sortir, puis les ranger. Les oublier, les rechercher, les ranger. Alignées comme des petits soldats parce que par jeu j’avais placé les boîtes de thon de cette façon.

Je l’ai vue vouloir tout faire seule. Je l’ai entendue des fois et des fois (cette fois, je n’ai pas compté) me dire : « Non, à moi ! », ce qui signifiait dans sa langue de bébé Je veux faire seule. Ces mots, résonnaient à chaque battement de son coeur. Je veux manger seule, donne moi les moyens de grandir ! Je veux m’habiller seule, apprends-moi ! Je veux m’exprimer, montre-moi comment faire ! J’ai vu ses yeux gros comme des billes absorber chacun des gestes des adultes qui l’entouraient.

De fil en aiguille, à force d’observations de ma part, et d’explorations de la sienne, j’ai reçu en échange une petite fille Montessori. C’est une enfant qui découvre son environnement autant avec ses yeux qu’avec ses doigts, son nez ou ses oreilles. « T’entends ? », me disait-elle tendue. Et nous cherchions ensemble ce qu’elle avait perçu. Il fallait qu’elle explore tout et partout. Dans la maison, dans la rue, dans l’herbe, dans la forêt, dans un champ, chez les autres… J’ai revu à la hausse ma notion de curiosité.

On a la chance d’avoir le monde à portée de main !

L’enfant Montessori écoute l’adulte parce qu’il sait qu’il a à apprendre de lui. Lorsque je lui demande de ne plus faire de bruit, elle me demande automatiquement pourquoi. L’enfant Montessori obéit au sens, au bon sens, à l’envie de grandir pour s’insérer dans un monde qu’il fera sien. L’enfant Montessori obéit à l’autre, à son bien être, à l’harmonie. On ne ment pas à l’enfant Montessori, on répond à ses questions parce que l’on sait qu’elles continueront à le harceler tant qu’il n’aura pas de réponse. Les apprentissages guident ses pas.

Les sens ont une importance capitale car c’est par les sens que l’enfant Montessori appréhende son environnement. C’est surtout vrai lorsqu’on a un jeune enfant qui a encore peu de connaissances abstraites dans sa propre tête pour réfléchir. Il voit, il touche, il sent, il écoute, c’est ainsi qu’il apprend. Non pas seulement en enregistrant ce que l’adulte veut bien lui révéler du monde.

La progression des ateliers
Mais je sentais bien que cette période simple et paisible touche à présent à sa fin. Ma fille veut apprendre à lire. Tout le temps qu’elle passait à 6 mois à ouvrir et fermer les placards, elle le passe maintenant à recopier les lettres qu’elle trouve. La Loutre me demande d’aller à l’école, mais maintenant même si je le voulais, je ne le pourrais plus. Et puis, elle est encore trop jeune pour faire sa rentrée (elle est de début d’année…). Elle aligne les pêches sur la banquette pour que nous les comptions ensemble. Elle veut être confronter aux chiffres. Elle triche dans son jeu sur la tablette (oui, elle a un jeu sur la tablette, je sais, je suis indigne) pour visiter les grands nombres.

Ma fille a besoin d’un environnement riche en ces deux éléments de base : la lecture, et les nombres. Son besoin d’autonomie la pousse inévitablement dans ces deux directions. Il devenait urgent que j’agisse.

Evidemment que j’avais entendu parlé du matériel de la pédagogie Montessori. « Apprendre en manipulant » oui, c’est bon, c’est pas non plus trop compliqué à comprendre, n’est-ce pas ? Sauf que… sauf que ça veut dire quoi apprendre à lire en manipulant ? Ca veut dire quoi apprendre à compter par les sens ? Je la mets devant une table de Seguin et voilà ?

Franchement, jusque là, les petits ateliers Montessori que je voyais fleurir sur internet ne me convainquaient absolument pas. Et j’ai aujourd’hui, grâce à ma super formation, compris pourquoi !

Les ateliers, ou activités, de la pédagogie Montessori n’ont de sens que lorsqu’ils sont inscrits dans une progression. Une progression : un point de départ, un point d’arrivée, et des péripéties entre.

Je vais revisiter avec vous un atelier qui a complètement foiré chez moi : le tri des billes de couleur dans trois tasses différentes. Pour trier il faut prendre la bille dans sa main (ou dans une pince, ou une cuillère, selon l’atelier), il faut ensuite la mettre correctement dans le récipient cible, il faut encore savoir correctement analyser les couleurs, il faut de plus comparer sa couleur avec celles des récipients… Un nombre de difficultés que j’avais complètement sous-estimé ! J’aurais dû, pour qu’elle réussisse cet atelier, passer auparavant par des activités de transvasement et des activités traitant des couleurs. J’aurais dû, parce que la Petite Loutre douée comme elle l’est toujours, est passée complètement à côté du super truc que je lui avais proposé. Elle a construit autre chose et moi, pauvre maman, j’étais déçue.

Vous allez peut-être me dire : tu lui as proposé ça trop tôt, le mien le fait à la perfection. Et bien comprenez bien ici que ce n’est pas une question d’âge mais bien de progression. Soi votre enfant a la science infuse sans même expérimenter, soi il avait avant d’essayer cet atelier, construit de lui-même les pré-requis pour ledit atelier. Ce n’était pas le cas de ma fille.

Et c’est cela le travail d’un pédagogue en Montessori : identifier tous les pré-requis nécessaires à l’autonomie et inventer des ateliers pour que l’enfant les acquiert. Comme ça, il n’est jamais en difficulté, il peut tout faire tout seul (ou presque !) et il reste super heureux toute son enfance ! C’est-y pas génial ?? ^^

Je vous présente ici un exemple très simple. Le matériel très connu des lettres ou des chiffres rugueux n’a de sens que lorsque votre enfant aura correctement intégré en son sein les notions de lisse et de rugueux. Indépendamment des lettres. Il faut de plus qu’il commence à comprendre que les mots sont formés de plusieurs sons accolés que l’on peut identifier. A partir de là, plus rien ne pourra l’arrêter !

La recherche de la justesse
Plusieurs fois j’ai entendu « Céline, tu es si patiente avec les enfants ! » Patiente, je ne l’ai jamais été. Et je ne le suis toujours pas. Ce n’est pas de la patience, c’est davantage une ambiance. J’ai compris que les enfants ne vivaient pas dans le même monde que nous, par leur nature. Lorsque je vois un petit renverser un verre d’eau, je ne suis pas patiente lorsque je remarque qu’il n’y a aucune éponge à sa portée, mais oui, je suis calme lorsque je vois que l’enfant en question met vingt minutes à essuyer la table. Parce que je sais qu’il est dans l’ambiance de l’apprentissage, tandis que mes compères et moi sommes dans celui de l’acte fait. Il est inutile (voir dangereux) d’essayer de faire entrer un enfant dans le monde des adultes, il est contre productif qu’un adulte s’immisce dans celui de l’enfant. J’ai fait la part des choses.

Ce n’est pas la patience, donc, c’est l’ambiance. L’ambiance des enfants qui font seuls parce qu’ils ont appris ou qu’ils apprennent quelque chose à leur portée. L’ambiance de voir que l’apprentissage est un acte intérieur. Un acte précis. Un acte qui réclame de l’ordre, de la sécurité, de la confiance.

Alors l’adulte part à la recherche de la justesse. Du mot juste. Pour les bébés, cela passe par l’utilisation d’une vraie langue. Tu ne va pas au dodo, tu vas dormir, tu ne vas faire miam miam, tu vas manger. Le respect de l’intelligence. Pour les enfants plus grands, c’est la possibilité d’enrichir leur vocabulaire, de voir que le monde est plus riche que riche et qu’il y a toujours tout à découvrir. Du geste juste. On laisse à l’enfant le temps de former sa main. On lui donne de quoi apprendre par ses sensations. Une vaisselle qui tintinnabule, c’est une vaisselle qui s’entrechoque, et la possibilité de corriger son geste. L’eau qui déborde, la notion des tailles, des volumes. Et l’éponge à côté, le droit de faire encore seul sans personne pour le gronder.

C’est ainsi que petit à petit tout se met en place. Le rangement des activités sur les étagères, pour que chacun sache où les trouver, pour que chacun sache où il en est. Le silence pour pouvoir se concentrer, écouter les bruits sans interférences. Le silence de l’éducateur aussi, pour capter le moindre de ses gestes sans être détourné par la parole. L’absence même de mot parfois, pour lui laisser la possibilité de raisonner par lui-même.

Et maintenant ?
J’étais jusque là passée à côté de cette recherche de la justesse, et c’est ce dont la Petite Loutre a dorénavant besoin. Elle se dirige vers des savoirs qui lui ouvriront les portes de l’abstraction, il ne faut que nous brouillonnons autour d’elle et que nous l’embrouillons. Il est fondamental que ces apprentissages la pénètrent en son coeur. Ce n’est pas une pression, c’est un objectif. Respecter l’ambiance de son apprentissage, observer et comprendre avec justesse ses besoins.

C’est la lettre préférée de la Loutre !

Hier, je lui ai montré en image ce que sont les lettres rugueuses, elle était enthousiaste ! Elles sont donc commandées et la Petite Loutre me demande régulièrement quand nous irons les chercher. Je pense qu’elle est prête. J’ai hâte.

8 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Vivre avec lui

Tous les jours avec lui c’est…

Le voir écouter une musique qui lui plait. Puis l’entendre à la flûte la rejouer de tête comme si c’était lui qui l’avait composée.

Avoir tous ses super scores des téléphones ou des ordinateurs battus à plate couture.

Savoir qu’il s’énerve facilement lorsque vous dites qu’il ne sait pas prendre le train, ou qu’il a peur des abeilles…

Le voir évoluer dans les arbres et sur les obstacles urbains aussi agile qu’un écureuil.

L’entendre vous parler de métathorax ou d’ovipositeur lorsqu’il regarde un insecte de près.

L’entendre vous proposer une omelette de pâtes ou des patates sautées lorsqu’il n’y a presque plus rien à manger dans les placards.

Avoir tout au long de la journée des blagues ou des jeux de mots très bien trouvés.

Pouvoir discuter longuement de sujets intelligents, savoir qu’il aura toujours du répondant.

Ne plus se savoir écoutée soudain parce qu’il a aperçu un petit animal, ou entendu le chant d’un oiseau.

Ne pas pouvoir le diriger sur la route si vous vous aidez d’un simple Atlas. Le savoir allergique à la phrase : « Prends centre ville ».

Savoir qu’il vous trouvera toujours exceptionnelle, quelque soit la difficulté, dès que vous ferez preuve d’un peu de courage.

Le voir se réjouir parce qu’il a fait un rêve d’escalade et qu’il sait qu’il pourra grimper le jour même.

…être libre.


0 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Promenons nous dans les bois…

Il a fait à peu près moche toute la journée. C’était une très bonne journée ceci dit, bien remplie et même presque finie. Nous avions mangé, La Loutre était prête à dormir, nous aussi. Mais la soirée était belle et contrairement au reste de la journée, la météo était plutôt clémente. L’après-midi, en me promenant, j’étais passé devant une grotte. Céline me demande si elle est loin et si elle peut envisager d’y aller tout de suite, avant de se coucher. La grotte est située le long d’un sentier extrêmement bien balisé et étant donné l’heure, elle a d’après moi tout juste le temps de faire l’aller-retour. 

C’est tout vu!
Elle prend Jedi et la voilà partie.


Sans les sacoches il est un peu flippant quand il se ballade en forêt.

Jedi et seulement Jedi. Un pull à la limite mais ni téléphone, ni lumière (sinon c’est pas drôle).
Moi de mon côté je fais ma petite soirée. Je finis de coucher La Loutre, j’écoute de la musique tranquillou, je regarde le soleil se coucher, la nuit tomber, s’obscurcir,…
Et je me dis que ça devient limite comme conditions pour se balader. Dans ces cas là pas de panique! 

J’ai ma technique.

D’abord il faut lister les éventuelles mes/aventures qui ont pu lui arriver (entorse, piège à loup, rencontre avec un grizzly) et choisir la plus probable. J’opte pour: « elle est allée un poil plus loin que prévu et ne retrouve plus le sentier de nuit ».


Le tout c’est d’avoir l’air DETERMINEE.
Ensuite et c’est là que ça se complique, il faut ce demander : « Qu’est-ce que je ferais si j’étais à la place de Céline? » Vous avez la réponse? Oubliez-là, faites une croix dessus, libérez votre esprit, laissez votre imagination vagabonder et recommencez cette étape trois fois pour vous rapprocher de SA réponse à la question. (Céline préconise cinq fois plutôt que trois). 

Heureusement, j’étais rôdé, j’avais eu un exercice pratique le matin même. Je l’ai déposée à la boulangerie et le temps de faire le tour du pâté de maison, plus de Céline ! Lorsque j’ai fini par la retrouver elle m’a confié hésiter entre:
- attendre devant la boulangerie (plutôt raisonnable),
- aller au poste de police parce qu’on lui avait volé ses papiers et sa fille (techniquement tout ceci était bien avec moi dans le camion…).
Pour info moi je me disais que ne me voyant plus elle avait pu décidé d’aller à la piscine (et oui c’est bizarre mais je suis quand même allé voir).

Enfin bref, concrètement dans le cas présent vous pouvez oublier:
- je fais demi-tour et je prend exactement le même chemin qu’à l’aller,
- je cris à François de venir avec une lampe (il m’entend peut-être).

J’opte pour : « Cette grotte à l’air plutôt pas mal, tant pis je dors ici ». Me disant que ce serait quand même dommage qu’elle dorme dehors, je décide de m’habiller pour aller rendre visite aux grottes du coin. Je suis presque équipé d’une lampe et d’un portable (le chien était déjà pris) lorsque qu’un gros loup blanc me fonce dessus avec un air ravi.

Et là vous vous dites que ma technique était donc toute pourrie, que j’avais tout faux. Et bien pas tellement, en réalité j’avais découvert l’option numéro 2, il me manquait juste une itération pour avoir la bonne réponse. Voilà ce qui s’est passé du côté de Céline :

Elle a bien trouvé la grotte, elle a bien décidé d’aller voir un peu plus loin malgré la nuit qui s’épaississait et elle s’est bien retrouvé bloquée au moment où elle ne pouvait plus voir les traits bleu sur les arbres. Mais sa solution à elle a été un peu plus osée :


Jedi au camion!


La solution de Céline c’est la truffe de notre chien. Evidemment un gros chien blanc c’est plus facile à suivre que des petits traits bleus mais il faut quand même avoir confiance. La voilà donc à suivre notre chien qui tantôt trace sa route à travers la forêt, tantôt suit les sentiers avec comme objectif fixe d’aller se coucher exactement là où on lui à dit : au camion.


Mais si jte dis que c’est par là, suis moi! C’est qui la truffe ici?

Alors oui, c’est un peu aléatoire comme méthode, mais moi ce qui m’agace c’est que ça fonctionne. Et c’est souvent comme ça. Aussi improbable que ses techniques soient, pour elle et seulement pour elle, c’est ce qui marche. (Une fois j’ai essayé de copier sa technique de tri des cours qui consistait à agrafer des piles de feuilles volantes qui avaient vaguement un rapport entre elle, ça été une catastrophe ! De son côté elle a toujours ces piles quelques part dans un carton et pourrait me ressortir l’exercice 22 sur les intégrales de Fourrier si je lui demandais.)

10 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Il est parti

Il est incroyable de voir comment tout peut partir si vite en fumée. Nos certitudes s’envolent, nous remettant par le fait à notre place. Les choses se sont déroulées trop vite, je n’ai rien compris. La matinée était pourtant bien partie. Nous nous aimions, nous avons fait route vers Fontainebleau pour prendre une baguette de pain avant de nous rendre à la piscine.

Je suis descendue du camion, deux euros dans la paume de ma main. En entrant dans la boulangerie, un vendeur m’a tout de suite demandé ce que je voulais. Je n’ai pas eu le temps de lire les étiquettes, j’ai dit ce que je voyais, on m’a donné le pain, on m’a rendu la monnaie et j’ai fait demi-tour.



Le camion partait dans la rue. J’ai couru pour le rattraper. Une voiture le suivait mais enfin, il allait bien me voir ! J’ai couru plus vite, le camion m’a, semble-t-il, accéléré. Mon chapeau de paille s’envolait, je le retenais d’une main, les 70 centimes de monnaie coincés entre mes doigts, la baguette dans l’autre point. Je m’essoufflais. Le camion tourna à droite mais le temps que j’atteigne la rue, il avait disparu.

Je fis rapidement demi-tour vers la boulangerie, pensant qu’il faisait simplement le tour avant de me récupérer. Il ne m’avait pas vue… C’est un comble ! J’attends, et personne ne vint. Peut-être s’était-il garé dans la rue à droite ? J’y retourne, je fais attention à tous les véhicules sur le côté, non, mon petit camion n’y est pas, je suis formelle. J’ai fait le tour, pour retourner à la boulangerie le plus vite possible.

Le petit camion était introuvable. Il m’avait laissée là. Comme ça. Sans prévenir.

C’est drôle de l’écrire maintenant. Il m’avait laissée là. J’ai l’impression de faire une erreur dans ma concordance des temps. Assise sous mon chapeau, accroupie devant la boulangerie, je me faisais doucement à l’idée, d’abord sans trop y croire et puis en y pensant de plus en plus fort, de façon de plus en plus réaliste, à mesure que les secondes s’écoulaient.

Il m’avait laissée là.

Lui. Ma petite loutre. Mon loup. Le camion. Mes affaires. Envolés.

J’avais entendu plusieurs fois cette histoire, souvent drôle lorsqu’on la raconte, de celui qui dit aller chercher des cigarettes et qui ne revient jamais. J’étais allée chercher le pain, il  en avait profité pour filer. Nous nous ne étions pas disputés. Nous étions heureux me semblait-il. Nous avions des projets… Tant de projets !

Il m’avait laissée là.

Et le temps s’écoulant, il a bien fallu que je me mette à penser à moi-même. Et s’il ne revenait jamais ? Comment allais-je faire, livrée à moi-même, dans une rue que je ne connaissais pas, en pyjama, sans papier, avec à peine 70 centimes en poche ?

Surtout, ne pas céder à la panique.

La police… La police peut-elle faire quelque chose pour moi ? Après tout, il était quand même parti avec ma fille et l’ensemble de mes papiers.

Mes parents… Mais que vais-je dire à mes parents ? Il m’avait laissée là, à Fontainebleau, alors voilà je reviens le temps de trouver un peu plus que 70 centimes de monnaie. =(

Et ma petite loutre. Comment cela est-ce possible ! Comment peut-elle laisser son papa partir ainsi sans sa maman ? Qu’est-il en train de lui dire ? Je me rappelais combien elle avait été paniquée le jour où je laissais sur cinq mètres un Jedi infernal en dehors de la voiture. « Oh non Maman ! Mon chien ! Je l’aime ! C’est mon chien ! Ne le laisse pas ! » Pour ta maman, petite loutre, que dis-tu ?

Il me semblait que chaque passant jugeait mon pyjama et mon chapeau. Il jugeait ma baguette, trop serrée dans ma main comme une peluche un soir d’orage. Il jugeait parce que je n’avais pas de sac, des sandales pour chaussures, mon visage rougi parce que j’avais couru. Mais ce détail, il ne l’avait pas. Comme il savait si peu de chose, chaque passant, de moi, de lui, de nous. De l’improbabilité de ma situation.

Surtout ne pas céder à la panique. Ne pas céder à la peur. Personne ne t’aidera si tu as l’air malade.

Ce n’était pas possible. Il ne m’avait pas laissée. Pas moi. La feuille sèche que la loutre avait ramassée la veille, oui-elle-mais-pas-moi.

Quand a-t-il décidé ? Etait-ce prémédité ? Savait-il qu’il me laisserait ainsi un jour ou l’autre ? S’est-il convaincu que c’était le moment quand je descendais du camion ? Quand j’entrai dans la boulangerie ? A-t-il su fermer son coeur lorsque je courrais dans le rétroviseur ?

Mon coeur pleurait à chaque fois que je croyais entendre le moteur du camion. Mes yeux scrutaient la rue sans relâche. Marche ! Me disait mon cerveau. Tu vas renaître sans lui, tu vas être capable. Attend ! Me disait l’espoir. Il va changer d’avis.

Et le camion a surgi au coin de la rue. J’ai vu le soulagement dans ses yeux.

Il ne m’avait pas laissée.

12 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Demain, j'arrête

Je pense qu’il vous sera difficile de concevoir à quel point la lecture a été importante pour moi. Même si je décrivais notre relation à la perfection, même si votre empathie dépasse l’imagination… La lecture a complètement façonné mon enfance et mon adolescence. Je vivais mille vies plutôt qu’une. Et chaque vie que je vivais parce que je la lisais, je la vivais avec la même frénésie que j’aurais pu vivre la mienne. Par là, je veux dire deux choses. La première : je ne vivais pas par moi même, je vivais parce que je lisais des vies. Et la seconde : j’ai lu avec folie. Par le nombre. Par la vitesse. Par le manque atroce que cela me procurait lorsque je tournais la dernière page. Je ne revenais pas sur Terre bien longtemps, un autre livre toujours m’attendait.

Je lisais la nuit.
Je lisais en classe pendant le collège.
Je séchais des cours au lycée pour me réfugier au CDI. Et lire.
Je lisais pendant les vacances.
Je lisais devant la télévision.


François, et quelques années plus tard ma petite loutre, m’ont peu à peu détourner de cette activité. Je trouvais enfin auprès d’eux une vie à vivre que les personnages de mes livres pouvaient envier. Non, ce n’était pas tout à fait ça. Auprès de François, j’ai pu être moi-même, vivre en complète liberté. Je n’avais plus besoin de lire pour respirer.

Mais j’ai quand même continuer à lire. Par période. Par temps mort. Lorsque je lis, je ne peux rien faire d’autre temps que la dernière page n’a pas été tournée. Alors je lis très vite, vous comprenez, pour que le temps perdu ainsi ne se compte pas en années. Et je lis minutes sur minutes, sans discontinuité. Je ne mange pas toujours. Je ne dors pas toujours. Le livre me suit aux toilettes. Je mettais un réveil tôt à l’avance pour être sûre d’être revenue à la réalité lorsque mes élèves venaient. Mais la fonction snooze, comme pour ceux qui aiment trop dormir, me trompait souvent.

Une addiction
Petit à petit, j’ai développé un certain dégout de la lecture. Parce que mon amoureux me manquait, parce que j’avais l’impression de gâcher des instants à vivre avec ma fille. En fait, je n’aime plus vraiment lire. C’est une addiction qui me reprend et à laquelle je n’arrive pas à résister.

Je me tiens toujours très éloignée des cigarettes, de l’alcool et des drogues en tout genre car je le sais : je suis une personne très sensible à l’addiction. Rien qu’avec les quelques verres de vin que je bois parfois, je sens quelque part dans ma tête se dérouler le tapis de la folie. Lorsque nous achetions des bières à la cerise avec François, je ne pouvais pas m’empêcher de rôder autour, et je me faisais violence pour attendre l’Explorateur pour les boire.

C’est pathétique. J’ai horreur de ça.

Par chance, ou par intelligence (ne soyons pas trop pessimiste…), je n’ai jamais touché à la cigarette, ni à une quelconque autre fumée. Je sais qu’elles signeraient ma perte.

François me dit que ce n’est pas ça être alcoolique. Pour lui, j’en ai envie parce que j’aime ça, et c’est tout. Mais c’est faux. Je n’aime pas tellement le vin, et la bière, c’est bien pire. L’alcool, même à toute petite dose, m’a touchée de sa langue gluante. Heureusement, c’est une addiction bien connue et nous sommes alertés depuis l’enfance de ces dangers.

Pour la lecture, c’est tout autre chose. On aime les enfants qui lisent, ça les rend intelligents. Lorsque mon père tentait de me décrocher de mes livres, je souffrais énormément et l’opinion publique me soutenait. « Mais enfin, laisse-la lire ! On apprend tellement en lisant… ! » C’est vrai que j’ai beaucoup appris. Sur la vie, sur la mort, sur l’amour, sur la détresse. Je ne gâchais presque rien en fin de compte. Mon corps est resté en bonne santé (il faut croire que lire des courses poursuite maintient en forme), je ne suis pas devenue myope, et mes connaissances accumulées par la lecture pouvaient être mise à profit dans ma scolarité. J’ai même gagné/gardé une vive imagination (peut-être hors du commun).


De plus, lire m’a protégée de l’ennuis.

Ce n’est pas ce que j’ai fait de mon enfance en lisant qui me pose problème, c’est ce que je perds en lisant maintenant. J’ai changé de vie, je suis devenue adulte, et lire me gâche la fête. Je n’aime pas cela en fait, et j’ai décidé d’arrêter. Pour gagner en liberté.

La solution
C’est une idée toute simple : lorsque tu n’aimes pas quelque chose, ne le fais plus. Je n’aime pas passer tout mon temps à lire, perdre ainsi des journées entières, alors j’arrête. C’est simple et pourtant jusqu’à aujourd’hui j’étais incapable de venir à bout de cette suite logique. Comme si lire faisait parti de mon identité et que si je ne lisais plus, je n’étais plus moi. Il me fallait avant tout faire la part des choses. Rien ne m’obligeait, si ce n’est la peur du vide, à être encore et encore la jeune femme qui lit à une vitesse prodigieuse et sans jamais se fatiguer. C’est peut-être un don, peut-être, mais je peux très bien m’en trouver d’autres.

Déjà, j’aime bien plus écrire. Me promener dans les bois. Jouer dans le sable. Apprendre des trucs. Lire un roman vient très très loin dans ma liste des préférences quand je suis honnête avec moi-même.

Pour se libérer d’une addiction, il faut être paré à pallier le manque. Les livres me protégeaient de l’ennui, j’ai donc cherché d’autres solutions pour le combattre. J’ai trouvé le yoga. Lorsque je me sens vide, je commence quelques séries de Suria Namascara et je laisse couler mes pensées. Puisque je n’ai plus lu depuis longtemps, je n’ai plus de livre sous la main. Comme le fumeur, ne plus acheter de cigarettes et s’interdire d’en chiper aux copains, c’est déjà un bon pas.

J’ai ensuite réussi à me convaincre de ce fait : je n’aime plus lire. Plus du tout. Déjà parce que je n’arrive plus à trouver une matière littéraire qui me convient et puis parce que j’ai tant à faire de plus intéressant. Et me rappeler la nausée de la dernière page a fini mon décrochage mental. Lire ne m’apporte plus rien de bon, c’est une évidence.

Et qu’en est-il de tous les livres qu’il reste encore à lire ? J’ai une petite pointe de regret pour eux, il est vrai. Mais enfin : il reste bien assez de lecteurs sur terre pour les user, ces autres livres ! Ils n’ont pas besoin de moi. C’est cela qui m’aide profondément dans mon idée de sevrage (pour ne pas fondre en larmes et déprimer) : les livres n’ont pas besoin de moi. Je ne suis pas une lectrice irremplaçable.

Je ne sais pas si vous allez bien comprendre ce que je dis là. C’est peut-être étrange comme concept. Mon article n’est pas terminé que j’imagine déjà des remarques de ce genre :

Ne sois pas trop dure avec toi-même, si tu aimes lire, continue.
Ma réponse : c’est clair pour moi, je n’aime plus lire. Ca ne me comble plus. Si je continues, c’est seulement par peur du vide et par habitude.

Ou… Tu peux aussi te restreindre à une nombre de pages, de durer, pour être sûre de ne pas perdre ton temps en lisant.
Ma réponse : Oui, juste un petit verre, le dernier. C’est comme ça qu’on se nettoie d’une addiction, c’est bien connu…

Plus rien du tout ?
En toute honnêteté, il y a des choses —nouvelles pour moi— que j’ai décidées de lire. Ce ne sont que les romans que j’abandonne. Il y a par exemple les articles scientifiques, les postes du site journal.cnrs.fr (c’est magnifique !), les encyclopédies, les billets d’humeur, …, en fait les choses courtes qui se lisent franchement et à partir desquelles on discute pendant des heures. Voilà ce qui, maintenant, me plait. Ce qui me raccroche au réel en fin de compte.

Et puis je suis prête à faire une exception pour les amis qui accoucheraient de leur roman. Je le lirai comme une confidence. Ca n’a rien à voir, non mais !

Mon dernier livre
Tout ça n’a pas été très clair pour moi jusqu’à hier. Hier j’ai terminé mon dernier livre. Hier j’ai passé l’après-midi à lire alors que la veille je m’étais déjà couchée trop tard pour finir un chapitre de plus. Et j’ai été profondément dégoutée. C’était un bon livre pourtant. Auto-publié par un jeune auteur, d’une écriture très claire, sans faux synonymes à l’aide de paraphrases (je déteste cela… ! je déteste lorsqu’on comble un manque de vocabulaire par des phrases à rallonge), et même des surprises dans le scénario ! Plutôt chouette en fin de compte.


Mais j’avais mal aux fesses —je lisais sur un rocher— j’ai loupé une belle après-midi avec ma petite loutre qui grimpait pied nu aussi bien qu’un petit singe, j’ai manqué le soleil, j’ai manqué le sable, j’ai manqué de parler avec les autres… Et je me sentais vide dès que je fermais la couverture de ma liseuse. Le réel avait oublié son emprise sur moi. J’étais lessivée.

Retrouver soudain ces sensations m’ont rendue malade et aigrie.

Je craignais cela sans vraiment en saisir toute l’importance. Relire. Me remettre à lire. Un cauchemar. Je disais souvent : « Oh, en ce moment je ne lis plus trop… j’ai peur de ne pas en avoir le temps. »  Mais en fait, on ne comprend la puissance d’une addiction que lorsqu’on la tente. Lorsque l’alcoolique goute du bout des lèvres un verre de vin… J’avais dit à l’auteur : « Je le prends [ton roman], je t’en dirai des nouvelles ! » il fallait bien que je le fasse ?

Hier, j’ai compris ce qu’il y avait de si terrible pour moi dans la lecture. Parce que ce n’est pas un loisir, c’est une habitude compulsive. Ce n’était pas les mots qui m’ont donné du plaisir, ce n’était pas les pages, ce n’était pas l’histoire, c’était cette absence de gestes reposante. Cette façon de ne plus exister. D’être happée. De ne plus se préoccuper de personne. De laisser vivre les personnages à ma place. De ne plus se poser de questions, de les laisser se tromper stupidement.

Hier, c’était la dernière fois.

10 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Un bloc à Bleau

Peut-être que nous nous leurrons complètement sur notre vie. Peut-être que si nous cherchions pour de vrai, verrions-nous des rituels évidents. Cela fait deux fois que nous choisissons Saint-Malo comme étape importante avant de commencer un périple. La forêt de Fontainebleau et celle des Trois-Pignons, sa voisine, commencent à nous être bien connues depuis le temps que nous nous y rendons pour la Saint Valentin ou pour les vacances. Nous y revoilà. La forêt, ses rochers, son sable, son soleil (nous avons toujours son soleil, nous sommes chanceux) et sa varappe et les réflexions qui s’ensuivent. Parce qu’il faut croire que je ne sais rien faire sans réfléchir.


Découvrir le rocher

Grimper continue à me surprendre. Au départ, les blocs me paraissent petits, accessibles. Je ne vois pas la difficulté, je me dis même : « Oh ! On arrive en haut en deux ou trois mouvements ! » Et c’est le cas. Quand on choisit le bon côté, celui qui est respectueusement incliné vers le sable, avec quelques bosses le long de sa cape, espacées comme les marches d’un escalier. Mais les blocs de Fontainebleau ne montrent pas toute leur saveur lorsqu’on ne les regarde que sur une face.


Excellente partie de cache-cache garantie !


On en fait lentement le tour, admirant l’architecture au passage, à la recherche d’un petit nombre —orange, pour ma part. Et c’est là que les choses se corsent. Le numéro repéré, la face est imposée. Une main posée quelque part, là où à première vue elle ne peut que se poser, le pied un peu plus bas sur le rocher et le CORPS trop lourd, qui n’a jamais été aussi LOURD et l’incapacité de s’élever plus de 10 cm du sol.

C’est cela Fontainebleau. Ne rien savoir d'impossible. Croire qu’il suffit d’un peu de force et d’ingéniosité pour que ce corps trop lourd devienne un amas de mouvements sûrs.

L’oeil revisite le rocher. Une écaille. Une vague discrète. Une ligne vers la droite. Un trou miraculeux au dessus. Un pied, oui un PIED GAUCHE ici, pourquoi pas ! Et la sortie. Incertaine. Souvent plate. Enfin, si d’autres ont réussi je peux le faire aussi. Et puis il nous reste toujours la technique du morse qui sort de l’eau…

Encore ici, rien n’est fait. Dans le jargon, cela s’appelle une lecture. Voilà, vous avez lu l’histoire du rocher. L’eau qui coule parfois, une petite rivière du sous-sol, un choc, ou juste le hasard. A Fontainebleau, ne nous leurrons pas, c’est souvent le hasard qui est en cause. Un géologue pourra peut-être vous en dire plus car moi je n’ai retenu qu’une chose : les rochers de Bleau, c’est juste de la folie.


Savoir un bloc

Donc je disais, jusqu’ici rien n’est fait. Vous avez tenté, rien n’a décollé. Vous avez lu, vous avez pensé, vous avez eu une idée et comme par magie l’idée est descendue dans vos membres. Les bras, les jambes, les pieds, le poids du corps, tout se revisite.

J’en avais déjà parlé il me semble dans un article l’année dernière. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à le lire ici.

Après la lecture, il faut tenter l’idée. Il faut l’incarner. La rendre réelle par le mouvement. C’est quelque chose que j’ai toujours eu un peu de mal à faire. Lorsque je sais, enfin lorsqu’intellectuellement j’ai saisi la raison d’être d’une chose, je ne ressens plus vraiment le besoin de m’y intéresser. D’aucuns diront simplement : « Elle laisse tomber. » Oui, mais non. Ce n’est pas exactement ça. Par la compréhension, j’ai bouclé l’affaire. Par l’acte, l’affaire suit son cours. Ca permet effectivement d’aller vite, c’est très écologique comme attitude puisque le cerveau consomme peu et qu’aucun acte ne vient salir le décor, mais enfin, cela nous et surtout me laisse inaccomplie.

En escalade, je ne peux pas faire ma maligne car l’idée ne suffit pas. Il faut nécessairement l’incarner je disais. On ne peut jamais dire : « J’ai compris ce bloc » si le bloc n’a pas été grimpé. Le bloc nous surprend toujours. La main qu’on croyait est bien plus fuyante que prévu. Le pied est patiné par la pluie. La force est insuffisante à ce stade. L’équilibre est perdu, la gravité n’étant pas torse à l’échelle de la terre… (oui, l’idée se fourvoie pas mal parfois sur ce dont est capable l’humain) Et le mouvement, surtout lui, le beau mouvement n’existe que s’il est fait et puis c’est comme ça je n’y peux rien.

L’idée, alors, se teste.


Connecter l’idée au réel

C’est toujours la surprise. Parfois, c’est facile. L’idée et le corps et le rocher ne font plus qu’un. L’homme arrive en haut du bloc. Il est content, un peu fatigué peut-être, et s’apprête à redescendre.

D’autres fois, cela n’est pas si simple. Il faut comprendre et relativiser. Un mouvement de trop ou un mouvement qui manque. Il ne manque peut-être pas grand chose. Une main qu’on n’a pas utilisée pour aider la poussée. Ce pied qu’on n’a pas tourné selon le bon angle. Il manque peut-être pas grand chose…

Le bloc n’est pas très haut. Le pareur nous rattrape au vol, nous aide à atterrir. Et il faut y retourner.

Je fais comme j’ai toujours fait pour réfléchir. Je quitte les lieux. Je me détourne du rocher. Je dis en passant : « Je laisse tomber. Je vais boire un coup. » Mon esprit va voir ailleurs, infidèle comme il est. Un mot. Un arbre. Une lizette. Le sable sur mes pieds. Et puis je compte un deux et trois et j’y retourne.

Parce qu’on n’a jamais compris un rocher tant qu’on ne l’a pas grimpé. Je peux bien dire : « C’est bon, j’ai vu mon erreur. Je vois comment je dois faire. » mais tant que le mouvement n’a pas coulé dans mes bras et mes jambes, c’est comme de taper la discute au sable. Je m’assois devant le bloc. Je le regarde une dernière fois mais en fait mes yeux sont ailleurs. Ils sont dans le corps. Ils révisent, avec ces pieds et ces mains et cet équilibre étrange que j’ai vus sur la roche, ce qui m’attend.

Voilà, c’est cela grimper. Le pied accroche, et la main se pose à plat. Le corps s’élève, la pointe de l’autre pied comme sur une touche de piano pour garder l’équilibre. L’autre main saisit, les doigts se serrent, la jambe se plie et le pied monte haut à la hauteur du bassin. François me dit : « Oui, voilà, et là tu tires tu pousses tu tires tu pousses… » et ce qui me paraissait impossible quelques minutes auparavant se fait à présent avec légèreté et assurance.

« Le pied, pas le genou ! » Je me corrige aussitôt. Je pose la semelle de mon chausson sur le sommet, même si ça me parait tellement plus périlleux que de mettre mon genou, et je m’élance vers le sommet.

Et dans ma tête quelque chose crie : « Voilà ! Tu as compris le rocher ! »

Quel plaisir est-ce de comprendre dans le réel !


J’aime Bleau

J’aime Bleau parce que l’équipement y est simple. Pas de corde. Pas de baudrier. Une paire de chausson (ou une bonne paire de pied), un paillasson pour le sable (pas facultatif), un sac de pof ou de magnésie (très facultatif et déconseillée, la magnésie), un crashpad et un bon pareur qui aime le défit.

J’aime Bleau parce que le sable y est doux. J’aime Bleau parce que la pierre y est à la fois assassine —la peau des doigts pourrait y rester…— et salvatrice tant elle accroche bien !

J’aime Bleau parce qu’il y a les bois qui nous protègent de la pluie et du Soleil.

J’aime Bleau parce que c’est accessible aux enfants. Qu’il n’y a pas le danger d’un précipice. Qu’il y a l’ombre des grottes pour les tenir à l’abri des insolations.

J’aime Bleau parce que les pratiquants y sont sympathiques. On se tutoie, comme partout en escalade me direz-vous, et on s’échange les tuyaux avec une simplicité qui ferait faire des cauchemar aux cueilleurs de champignons.

J’aime Bleau parce que c’est beau, parce que ces rochers, un géologue vous expliquera tout ça peut-être, je vous le redis : c’est de la grande folie ; parce que le sable est si fin et si blanc qu’on ne comprend plus rien à la vie. Enfin, je veux dire : on la comprend une seconde fois.

J’aime Bleau, et vous devriez essayer vous aussi, je vous le dis !


Bonus
La formation des blocs de Bleau
Par Céline =)

Voyez donc : une grande mer chaude, que j’appelle la Stampie. Une houille bien particulière qui, pendant un temps immémorial, fera rouler le sable contre la plage avec une régularité presque magique, faisant ainsi le tri dans la granulométrie. Le sable restera là, la Stampie s’évaporera vers d’autres océans. Le sable recouvert et la pluie qui ruissellera sur le sol. L’eau qui parfois s’infiltrera. Et le sable, qui avec la participation de l’eau, par endroit, précipitera selon des formes hasardeuses, plus ou moins solubles. C’est ce qu’on appelle le grès. Et le vent et la pluie qui déblaieront tout ça, brisant le grès, formant ainsi les rochers et les grimpeurs par dessus. Voyez donc cela, même si l’échelle temporelle n’est pas respectée dans mon tableau.


La physique n’explique pas la magie.

2 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Rencontrer l’abandonné

Ils sont venus vers nous sans avoir peur. « Venez vers chez nous, on a une caravane, il y a une rivière, c’est joli. » Mais nous allions justement partir. « Ce n’est rien, venez quand même voir. » Et puis François a pensé au film Yes man (lisez donc cet article pour tout comprendre) et moi je me disais enfin, c’est pour cela que nous sommes partis. Pour les rencontres. Pour tout ce qu’on ne voit pas lorsqu’on a encore la porte d’une maison pour fuir. Alors nous y sommes allés.

Ils nous ont offert le thé, nous avons visité leur caravane, nous avons pu échanger sur ces autres vies. L’une dans un camion, l’autre dans un terrain vague au bord d’une rivière. Et ils nous ont ouvert la porte de leur petit trésor. Une usine abandonnée, calme et spirituelle comme un monastère, occupée et sereine comme un grand chêne.

Voici l’un des fantômes de l'usine

Nous sommes entrés en retenant notre souffle. Nous avons ri, brisant de notre voix les fantômes qui circulaient là. Nous avons passé les portes fracturées avec précaution, une à une, comme si nous entrions chez quelqu’un de cérémonieux. Nos pas froissaient les papiers, nos mains caressaient les murs et leur poussière.

Cette lumière ! Il n’y a que l’Explorateur pour attraper cela.

L’appareil photo nous a suivi, pour le plaisir d’appuyer sur la détente et d’en apprécier les surprises, bien couchés dans notre camion une fois le noir de la nuit tombé.

Les toiles d’araignée des vitrines.

Et pour vos beaux yeux.

…qui croisent ceux de l’usine.

C’est pour cela que nous marchons. Pour les rencontres, et les découvertes. Merci à nos hôtes de l’instant !

8 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Le pays des Hortensias

J'appelle la Manche le pays des hortensias comme j'appellerais l'Alsace le pays des géraniums. Il arrive des choses étranges dans le monde. Ces hortensias gigantesques sont si beaux devant les austères maisons de granite. Le granite est gris comme les hortensias sont tantôt rouges, rose, bleus, indigo ou blancs, les hortensias sont une évidence ici et l'évidence leur rend bien.


Dans ce pays si particulier, il y a le granite, dur et stable, mais brisé net sur la mer. Il y a la centrale de Flamanville et son réacteur 3 encore en chantier. Il y a l'usine de la Hague. Il y a les restes nucléaires qu'on enfuit, il y a ceux qu'on renvoie dans leur pays d'origine.

Dans ce pays, il y a aussi les cratères des bombes de la libération. Les plages immenses, sans fin, où les soldats sont tombés par centaines, de toute nationalité. Il y a les villes entièrement détruites, les abris où la population s'est cachée parfois. Il y a les monuments, avec les phrases gravées en français, en anglais : « battles for peace ».


Ce pays, c’est un peu l’amoncellement de questions qui nous prennent aux tripes. Quel est la place de l’humain dans tout cela ? Quel est la raison qui nous pousse à construire ainsi dans le nucléaire ? Pourquoi nous battons-nous ? Et toutes ces vies, et toutes ces pierres sacrifiées, toutes ces choses que l’on ne reverra plus. Ces personnalités disparues…

Pourquoi ?


Et encore, ici plus qu’ailleurs, les événements suivent leurs cours, laissant des traces bien marquées dans le paysage, des traces que l’on visite en silence, que l’on photographie, sans jamais jamais répondre à cette question.

Pourquoi ?


Pourquoi arrivons-nous à juxtaposer si bien les hortensias avec le granite ? Pourquoi les cimetières de guerre sont-il si sereins ?

Pourquoi arrivons-nous à mélanger les choses si belles, avec les choses si effrayantes, si inhumaines ?

La brume a-t-elle quelque chose à voir là dedans ?

4 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Nathalie, l’amie au coeur flagrant

Pendant mes deux ans de vie en Franche Comté, j’ai rencontré une personne formidable. Elle s’appelle Nathalie, et j’ai eu la chance d’être l’une de ses amies !

Je l’ai rencontrée grâce à François et surtout, il me semble, grâce à sa générosité. Lorsque nous avons emménagé, nous n’avions rien avec nous. Même pas de lit ! Nous dormions dans des sacs de couchage (oui, nous avions quand même ça…) les premiers jours. François travaillait avec le mari de Nathalie et lorsqu’il lui a fait part de notre situation, il a eu une idée. Naturellement, parce que Nathalie et son mari refaisaient leur cuisine à ce moment là, ils nous ont proposé de récupérer leur vieille cuisinière. C’était exactement ce dont nous avions besoin ! De quoi cuisiner !

Et puis François a été invité a mangé chez eux une pizza alors que j’étais en vadrouille… Puisque j’avais manqué une soirée formidable, ils nous ont réinvités, la famille entière cette fois, et c’était une magnifique soirée !

Notre amitié a grandi mois après mois et au moment où nous sommes partis, Nathalie était devenue une Grande Amie. Une de ses amies qu’on n’oublie pas. Qu’on ne quitte vraiment jamais.

C’est pourquoi nous avons, elle et moi, organisé cette interview. Vous allez voir, que Nathalie, niveau réflexion n’est pas en reste ! Nos discussions étaient d’un intérêt sans fin :-)




Lors d’un petit test sur Facebook j’ai eu la confirmation que tu préférais en général une tasse de thé à un verre de vin. Qu’est-ce que représente le partage du thé pour toi ?

Le thé à l'avantage de pouvoir se boire à toute heure sans avoir l'air bizarre, contrairement au vin (que j'adore aussi). Le "partage du thé" représente un moment d'échange et de bien-être avec des amis, mais je l'apprécie tout autant seule, quand je suis tranquille, assise à table le regard perdu dehors... Il m’aide à penser positivement. Le thé réveille le côté positif et serein en moi.




Quelle est la place de l’amitié dans ta vie ?
L'amitié a une grande place dans ma vie. Je considère mes Amis comme des membres à part entière de moi-même. Pour autant, je ne me sens pas obligée de passer H 24 avec eux ni de leur téléphoner tous les jours, ni de les voir tous les jours pour leur être fidèle et les aimer sincèrement. Une amitié se doit de comprendre le besoin de solitude de l’autre tout en pouvant compter sur lui à n’importe quel moment.




Je sais que tu as à plusieurs reprises changer de vie, de métier, de région,… Le changement, est-ce important ?
Je ne pensais jamais vivre autant de changements dans ma vie ! C'est le hasard qui nous conduit parfois là où on ne s’y attend pas.... Le changement n'est pas une chose primordiale pour moi, ni même "importante", car je préfère la stabilité tranquille et le confort du quotidien. Ceci étant, je crois que le changement est le meilleur des remèdes quand on s'enlise dans une routine qui ne nous convient plus.




Quel fut le plus gros changement que tu aies déjà vécu ?
Le plus gros changement que j'ai vécu est sans aucun doute la naissance de ma fille.
Il n'y a plus ce quotidien qu'on gérait facilement, sans même s'en rendre compte... Tout est chamboulé, tout est sans dessus dessous au début (et encore parfois maintenant !), et on se doit de se surpasser tout le temps pour être a la Hauteur du cadeau formidable qu'on nous a été offert: une nouvelle vie dont on doit prendre soin !




Penses-tu que tu vivras d’autres grands changements ?
J'avoue que je le redoute tout autant que je l’espère! Je n’aime pas qu'on chamboule mes repères et mon quotidien, mais j’aimerais quand même me rapprocher de mon pays, de mes amis et famille, de l'océan qui me manque tant... Donc on parle déménagement (à plus ou moins long terme) ici..... ;)




Mis à part les insectes, quelque chose te fait-il peur ?
Mon Dieu ! Je suis truffée de peurs ! 
Il y a cette pensée de Wilde qui me parait évidente "chaque homme est son propre démon et fait de ce monde un enfer."
Mais j'arrive malgré tout à les occulter pour pouvoir vivre plus ou moins sereinement. 
Mes plus grandes peurs du moment concernent toutes ma fille. 
« Sera-t-elle heureuse? »    « Et si on disparaissait son père et moi, qui prendrait soin d’elle? »  « Qui pourrait reconnaitre ses envies et désirs quand elle pousse ses tout petits cris en souriant ? »  « Qui saurait quand la coucher ? »  « les chansons qu’elle aime que je lui chante ? »  « lequel est son doudou préféré ? »......
Tout cela me panique au plus haut point ! Je voudrais pouvoir être là, ainsi que son père, pour prendre soin d’elle tant qu'elle en a besoin. 




Dans l’interview précédent, François disait que la peur lui semblait inutile. Penses-tu qu’avoir peur de quelque chose fasse parti de la vie ?
Cette réponse est intimement liée à la précédente du coup. Oui, je pense que la peur fait partie de la vie, et tant mieux !! La peur fait que l'Homme a pu survivre et maitriser sa vie. 
Je ne te citerai pas tous les grands philosophes et écrivains divers et variés qui font acte de l’importance de la Peur dans la Vie humaine (car je ne me les rappelle pas tous en détail) mais la peur pousse à nous surpasser, tout comme elle nous conduit à faire attention à nous et aux autres. Personne ne vie sans peur (sauf 1 femme qui a eu un grave accident qui a conduit à la rupture de sa glande amygdale où nait la peur, bref....). La peur est utile et salvatrice, tant que nous ne la laissons pas nous dominer, ou tourner en phobie. 
C'est l’insouciance et la jeunesse qui sont le contraire de la peur, pas le courage ou la force, contrairement à ce que beaucoup pensent. 




Tu as une petite fille de plus d’un an, avoir un enfant a-t-il toujours été une évidence pour toi ?
Avoir un enfant n'a jamais été une évidence, au contraire, et encore aujourd'hui, cela ne me semble toujours pas évident ! Mais quand il est là... Alors là..... 
« Ne nous reste plus qu'à Aimer... puis baisser les yeux devant tant de lumière » écrivait Marie de Solemne.




Et avoir un mari ?
Etre en couple me semblait être un but à atteindre (l'Amour devrait etre le but de toute chose selon moi) en effet; mais ce n'est pas une mince affaire de parcourir la vie en espérant trouver LA personne qui est faite pour nous. On l’espère, on l’attend, on la désire, on désespère parfois aussi... Et quand elle se présente, tout semble évident, naturel, bien que terrifiant aussi! 




Qu’est-ce qui est évident dans la vie ?
Rien n’est évident dans la vie ! J’étais en train de te répondre « sauf l’amour pour nos enfants » mais j’ai dû effacer car même cela, il semble que ce ne soit pas évident pour tout le monde...
Je pense à ces parents qui maltraitent leurs enfants ou les abandonnent... 
Rien n’est évident, rien. Sauf peut-être la mort...? Elle, est une chose évidente à qui personne n’échappe ! Il y a cette prose d'Emilie Dickinson que j’aime particulièrement « Afin que nul ne s'étonne de voir que, malgré tous les sourires, l'on s'interrompe pour mourir. » Je ne suis pas morbide, hein, c'est juste indéniable et de notoriété publique ! ;)  




Est-ce que tu as parois en tête une expérience que tu rêverais de vivre ?
« Vivre est la chose la plus rare au monde. La plupart des gens ne font qu’exister »  disait Wilde.
Alors je me suis posée la question sérieusement pour pouvoir te répondre. Voudrais-je vivre autre chose de nouveau ? Est ce que je ne me contente pas au final de ma petite vie tranquille sans chercher plus loin...? Je ne rêve pas de nouvelles choses, je me satisfait pleinement de la vie que j’ai, avec ses bons et ses mauvais côtés. Je la vis à fond ! Mais comme je l’aime, comme je le veux.
 Un nouveau boulot ? beaucoup me tenteraient en effet, mais pour cela il faudrait que je "perde" le temps que j’ai avec ma fille et mon mari (l’avantage de ne pas travailler !) 
Un voyage ? Pourquoi pas, mais j'apprends déjà à connaitre mon entourage et ses possibilités.
Publier un ouvrage? J'y ai songé il fut un temps quand un ami dans l’édition me l’a proposé; mais je suis trop réaliste pour savoir que ça ne toucherait que peu de monde et trop susceptible pour subir les épreuves de corrections que cela engendrerait forcément ! 




Alors, si d'autres nouvelles expériences doivent venir à moi, je les étudierai avec interet, mais en attendant, je profite de ma vie, aussi simple soit-elle ! 



« Il n'y à rien à espérer. Il suffit de vivre et d'aimer. » (A.Conte-Sponville)




0 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Fourni par Blogger.
LeftContent Ends
Footer Starts Footer Ends
'It is your responsibility to notify your visitors about cookies used on your blog. See http://www.blogger.com/go/cookiechoices for more details.'