author image in post end author image in post
Widgets

Un nouveau bouton pour Hellocoton


Cela me faisait envie depuis un moment. Parce que je ne trouvais pas le bouton officiel d'Hellocoton très joli, j'ai décidé de faire mon propre bouton. Je ne suis pas une as du code, ni du graphisme, mais je suis plutôt contente du résultat ! (Résultat que vous pouvez voir depuis quelques temps en bas de chacun de mes articles.) C'est avec plaisir que je partage mon petit code avec vous.

ʘ Vous pouvez le trouver ici ʘ
(mis à jour le 21/07/2015)

Il est possible que vous ayez encore les tailles des différents éléments à régler pour que tout soit parfait si vous voulez l'utiliser sur votre blog, j'ai commenté les éléments nécessaires. Si vous le testez et que vous rencontrez un problème en cours de route, peut-être pourrais-je alors vous aider.

La partie du code indiquée par un commentaire est un lien que vous devrez adapter à votre blog. Ce lien est valable pour Blogger, il en faudra un autre pour Wordpress par exemple. Vous pourrez le trouver sur le code du bouton officiel, fourni par Hellocoton.

Je sais que tout ne tourne pas autour d'Hellocoton, mais je suis tellement fier lorsque l'un de mes articles est sélectionné ! En plus, ça m'assure quelques nouveaux visiteurs qui, peut-être, voudront bien revenir… ? Enfin, je suis toujours hyper contente quand je suis sélectionnée ! Pour fêter ça, j'ai créé un petit macaron que j'applique aux articles concernés. C'est avec grand plaisir que je le partage également avec vous.
Vous remarquerez que le fond de l'image n'est pas transparent, mais blanc… Et oui ! Je n'ai pas réussi à atteindre une telle qualité :-( Enfin, si ça jure sur votre blog, je pourrais sans problème appliquer un fond de la bonne couleur. Ni vu, ni connu !

J'espère que vous trouverez mes essais en tant que designer plutôt mignons que pathétiques. N'hésitez pas à me dire qu'ils sont adorables et pleins de bonne volonté :-D Mille bisous !


______________
PS : Peut-être avez-vous remarqué qu'il est à présent possible de s'inscrire par e-mail à ce blog. Regardez sur le côté droit et vous ne pourrez plus jamais manquer le moindre article ! Et moi je danserai nue dans mon salon en voyant que j'ai des inscrits ! Woohoo !






Pour s'inscrire, c'est ici :-) -------->

2 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Elle n'ira pas à l'école


Mon ventre était rond que déjà nous le disions. Elle n'ira pas à l'école. Cette phrase est si facile à dire. "Oh, elle est plutôt petite comme fille. Faut qu'elle grandisse un peu, sinon à l'école ça ne sera pas facile, elle va se faire taquiner." Je pourrais répondre qu'elle a déjà bien appris à ne pas se laisser faire, au toboggan du jardin public, ou à la maison contre le Loup qui cohabite avec nous, mais c'est tellement plus simple et plus rapide de dire : "Elle n'ira pas à l'école, comme ça, c'est réglé !" Soyez certains qu'on ne me demande jamais de précision.

Transmettre nos valeurs
Ce n'est pas vraiment que nous pensons, l'Explorateur et moi, que l'école c'est le mal et que les instituteurs ne font pas bien leur travail, pas du tout. L'école, c'est plutôt pas mal et je suis assez contente d'en avoir profité. Seulement voilà, nous allons tout droit vers un mode de vie qui nous permet de faire autrement, qui nous permet d'éduquer notre fille selon des valeurs qui nous sont chères. L'autonomie. La curiosité. La libre pensée. L'ouverture vers la différence. En plus de 20 ans d'école, je n'ai jamais vu ses valeurs là-bas.

A trois sur la vaisselle, ça va bien plus vite !

Et parce qu'en matière d'éducation et de pédagogie je suis certaine qu'il ne faut jamais s'appuyer sur sa propre expérience (chaque enfant est différent), j'ai observé et interrogé mes élèves. Ils ont été élevés dans la comparaison, dans l'évaluation, dans les notes, dans le refus de voir d'autres élèves plus forts ou plus faibles, dans les devoirs, dans les matières imposées, dans les orientations professionnelles, dans l'attentisme, dans l'idée que l'école est obligatoire. J'ai aussi été élevée comme cela et pourtant je ne regrette pas quel tournant a pris ma vie, mais je prends l'école (de la primaire jusqu'au collège) comme une sacrée perte de temps. Je ne compte pas le nombre de choses que j'ai dû désapprendre avant d'entrer fièrement dans la vraie vie. Avant de laisser exprimer mon intelligence et mon envie d'aller plus loin.

Alors oui, elle n'ira pas à l'école. Parce que nous lui dirons que l'école n'est pas obligatoire.

Comment l'instruire ?
Et comment ferons-nous ? Ah ça… Ca ne m'inquiète absolument pas. Comment avons-nous fait jusque là, depuis sa naissance ? Nous nous sommes instruits, nous avons appris comment éduquer un enfant et nous comptons bien continuer à apprendre. En ce moment, ma fille apprend le français et la langue des signes, elle apprend les gestes de la vie courante, elle apprend des gestes moins communs (escalader, se suspendre, sauter, glisser…), elle apprend dans les livres, elle apprend en observant les phénomènes, elle apprend en essayant. Elle apprend à vivre avec des enfants plus jeunes et plus vieux, à vivre parmi les adultes. L'école n'a pas le monopole de l'instruction.

Elle qui refuse de trier les couleurs, quand elle enfile les perles
c'est toujours selon le motif rouge-bleu-rouge ou tout rouge, puis tout bleu.

Depuis que j'ai débuté ma carrière d'enseignante —c'est mon jeune métier, en plus de celui d'écrivain— je me suis bien rendu compte que l'apprentissage faisait parti des rares phénomènes qui n'étaient pas sujet à la gravité. L'enseignant a beau se placer aussi haut qu'il veut au dessus de l'enfant (au sens propre comme au sens figuré), l'apprentissage ne tombera jamais sur l'élève. Apprendre quelque chose, le comprendre est être capable de l'utiliser à bon escient, est un acte intérieur. Ce n'est pas tant l'enseignant qui est important, mais davantage la "nourriture" que l'enfant ou l'ado trouvera autour de lui et l'attitude des adultes qui l'accompagnent.

Une autre vie…
Je suis assez contente de l'idée de ne pas l'envoyer derechef à l'école et plus j'y réfléchis, plus j'y vois des avantages. On partira quand on voudra en vacances (oui, si ma fille ne va pas à l'école, ya pas de raison pour que moi j'aille au travail ^^), on pourra continuer à faire toutes les sorties qui nous font envie (musée, parc, …), elle pourra faire toutes les activités extra-scolaire qui lui plairont puisqu'elle ne sera jamais fatiguée de sa journée d'école et qu'elle aura surement super envie de sortir de la maison, elle pourra dormir tout le temps qu'elle veut le matin (pour bien grandir !) (et nous aussi du coup !) (même si nous ne grandissons plus depuis longtemps…). Ne pas aller à l'école lui permettra d'apprendre partout, de tout, de toutes les façons qui soit, comme dans la vraie vie en fait.

C'est la vraie vie de passer le balai ??

Il parait que ça ne sera pas la préparer à vivre une vie d'adulte. C'est surement vrai si être adulte c'est faire ce qu'on nous demande, si être adulte c'est être noté constamment et l'accepter, si être adulte c'est ne pas vouloir inventer une société nouvelle, si être adulte c'est ne pas savoir apprendre par soi-même, si être adulte c'est ne pas avoir des amis de tout âge et de toute origine, si être adulte c'est vivre sous des contraintes diverses et variées perpétuelles… Je ne crois pas qu'en n'envoyant pas ma fille l'école, je lui interdis de créer sa propre vie d'adulte.

Quelle petite fille studieuse !

C'est une belle décision que nous avons prise. Elle n'ira pas à l'école.

23 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

C'est moi ou… ma vie est vraiment parfaite ?


Comment puis-je avoir une vie si facile ? Si facile tandis que tant d'autres personnes galérent, je veux dire. Une vie, qui même lorsqu'il n'y a pas de Soleil, me réchauffe le coeur chaque matin comme les baisers de mon amoureux. J'ai le beurre et l'argent du beurre sans devoir jouer au requin. Je me contente de peu, de tout et parfois même de rien sans jamais souffrir. Alors c'est moi ou… c'est ma vie qui s'est dotée d'une simplicité sans nom ? Je vous laisse juger.

Une belle récolte de bonheur en perspective !

En tout cas, aujourd'hui j'ai 25 ans. Un quart de siècle de joies et de gratitudes. Et j'aime la vie qui tourne. J'aime le passé pour les souvenirs qu'il me sert. J'aime le futur pour les projets qu'il profile. Et le présent, pour lui-même.

Tout simplement, aujourd'hui j'ai 25 ans et si j'avais un cadeau d'anniversaire à faire, ce serait le secret du bonheur. Alors voilà : on dit que regarder le Soleil dans les yeux, ça vous grille la cornée. C'est pas faux. Mais le bonheur, c'est pareil. Faux avoir le cran de le regarder en face, même si ça vous change la vie.

Aller, mille bises les amis ! J'ai préparé un gateau.

11 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Séjour écolo en 60 litres avec ma fille sur les épaules


Je ne sais pas à partir de quel moment je me suis sentie partir. Etait-ce lorsque je préparais mon sac ? Pesant chaque couche et chaque compote en gourde, me demandant quelle bouteille de gaz emmener (470g ou 240 ?), décidant finalement de retirer ma brosse à cheveux et le dentifrice parce que ça ne sert à rien. Ou lorsque l'Explorateur s'est rendu compte que j'avais oublié mon téléphone à la maison et que le train arrivait devant nous ? "Bon bah alors… Prends bien soin de toi, m'a-t-il dit, c'est l'aventure !"

Suis-je partie lorsque j'ai mis la petite loutre sur mes épaules ? Son dos appuyé contre le tapis de sol fixé au sommet du sac, nous traversions ainsi la gare de notre correspondance, fières comme deux colons aux milieux des autochtones incivilisés qui nous croisaient de toutes parts. Ils nous regardaient avec de grands yeux, curieux de voir une femme et son petit enfant, sans poussette, en tenue de rando, sans ceinture de sécurité pour tenir la petite pourtant installée si haut, aussi souriants que s'ils avaient trouvés une source fraiche après avoir marché pendant des heures sous le soleil. Il y a bien eu le moment où enfin nous sommes sorties de la gare, transportée dans un petit village blanchi par le soleil et entouré de montagnes tapissées de garrigue. J'ai entendu sur le côté un : "Vous allez où ?", j'ai dit "Sainte Colombe !", on m'a répondu que ce n'était pas sa route, alors j'ai dit un autre nom de village, on a accepté de m'avancer. Finalement, route faisant, le on a prit le visage de Bernadette et nous avions une connaissance en commun. La voiture m'a menée jusqu'à ma destination. J'ai fait de l'auto-stop avec ma fille sur les genoux, j'étais contente que la police ne soit pas de la partie.

Mon appareil photo étant trop gros (en poids et en volume)
pour mon sac déjà trop gros, je n'ai aucune photo de mon périple.

Et puis j'ai marché entre des maisons sans savoir où j'allais. 50 habitants m'avait dit Wikipedia, ça ne doit pas faire tant de portes que ça à tester (oui, finalement après avoir écrit mon premier article sur le périple, je n'ai pas vérifié l'itinéraire pour trouver le terrain de mon ami écolo et j'avais oublié ce qu'il avait écrit dans son email). Le soleil frappait fort, nous avons fait demi tour vers la fontaine. Une femme y remplissait des bouteilles. Elle devait bien en avoir une dizaine dans son sac de toile. "Tu dois connaître Thierry, lui dis-je, je cherche son terrain." Elle nous a regardées un instant sans comprendre, peut-être n'a-t-elle pas su d'où, de la femme qui porte le sac, ou de celle assise sur ses épaules, venait la voix. "Oui, j'en viens. J'étais juste venue chercher de l'eau. Je termine et je te montre. Euh… Tu veux que je prenne ton sac ?"

Je crois que ce n'est qu'à cet instant précis que mon voyage a vraiment commencé.

Un voyage écolo ?

60 litres, c'était le volume de mon sac. Ma fille sur les épaules, mon compagnon de voyage. L'écolo était l'ami que j'avais décidé d'aider sur son chantier. Pendant quelques jours, j'ai découvert avec ma fille une vie étrange, où l'électricité trouve toujours un remplaçant, où l'eau est utilisée avec parcimonie, où la récup est un fournisseur officiel. Sur un chantier écologiste on parle une langue nouvelle, d'action minimum, d'intellect, où l'on cite régulièrement des personnages, paysan, maitre spirituel, philosophe, ou asiatique. On dit "Je me suis rapproché de la pensée de…", ou "Je vais méditer une petite heure à l'ombre", on ne discute pas, on échange, car on réfléchie avant de répondre et puis on se remercie à la fin.

Le rythme était différent. Lent, mais permanent. Sans la moindre minute d'inactivité. Chaque instant était pleinement utilisé pour travailler, couper du bois, remplir une brouette de cailloux, admirer le paysage, méditer, respirer, sentir le soleil sur sa peau. Il n'y avait jamais de regards perdus sur l'écran d'un spartphone ou d'un téléviseur et j'avais, je crois, été bien avisée d'avoir oublié mon téléphone. J'ai pu me couler plus facilement dans ce quotidien de travail et de spiritualité.

La veille du départ, pour tester le poids du sac + petite loutre

La petite loutre s'est bien plu là-bas. Elle a pu y exercer sa pleine liberté. Pour une fois qu'elle va dans un lieu où rien ne lui est interdit, où il n'y a pas de cristal à briser, de fenêtre à tâcher, de route à traverser malgré la circulation! Je lui ai appris à mettre un chapeau dès qu'elle sentait le soleil sur sa tête et à se laver seule dans une bassine. Elle a reconnu sans problème des toilettes dans les deux planches posées au dessus du trou et n'a pas été étonnée pour un sous lorsque j'ai recouvert mes effets d'un peu de sciure. La petite bulle s'est vite sentie à son aise parmi toute cette communauté d'adultes, parce qu'ils ne lui faisaient jamais rien sans lui demander son avis, parce qu'ils la traitaient tous, naturellement, comme un humain à part entière.

Comment vous dire…

Je ne saurais trop comment vous expliquer combien la vie était différente là-bas. Combien il était facile de faire confiance à sa bonne étoile, de ne rien prévoir précisément et d'agir comme le temps passe, de réfléchir chacun de ses gestes, chacune de ses pensées, de tout faire —ou ne plus faire— (se laver, se peigner, s'épiler, s'habiller, manger, construire, inventer, discuter, éduquer) différemment. J'aurais aimé par un article vous faire part de cette nouveauté, mais tout est encore trop neuf pour moi pour être claire. Et oui, PIOTKA, sur un ordi, les lettres sont toujours très bien tracées mais on écrit pas forcément droit. Ce n'est pas grave, me dis-je, j'ai aimé vous raconter ce peu de choses et je sais qu'un jour, je pourrais vous livrer tout ce que ce voyage a laissé sur mon coeur. 

6 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Je suis une fille et je préfère le ROSE !


Bonjour chers lecteurs de ma maman, j'aimerais vous faire part d'une injustice dont je souffre aujourd'hui : d'après mes parents, soit-disant ouverts d'esprit, je n'ai pas le droit d'aimer le rose.

Je suis une jeune enfant très bien élevée. Ma maman et mon papa prennent vraiment bien soin de moi. Jamais ils n'ont essayé de faire de moi ce que je ne suis pas et, sans y penser, ils me tiennent éloignée de quelques préjugés. Nous n'avons pas la télévision à la maison, mais ça ne me manque pas parce que maman veut bien me montrer des vidéos d'animaux sur internet. J'ai des habits de toutes les couleurs et de toutes les formes. J'hérite de vêtements de filles et de garçons et maman les sélectionne davantage selon leur état général et leur taille que selon ses gouts. Mes jouets ont été choisis dans tous les rayons des magasins : rayon fille, rayon garçon, rayon jeux écolos en bois, rayon librairie, rayon art créatif, rayon cuisine ou bricolage, … Autrement dit, j'ai carrément l'embarra du choix pour mes activités ! Les petits mots gentils que me donne ma maman son super gratifiants. Elle m'appelle ma grande ; elle me dit que je suis belle, intelligente, coquine, maligne, forte, audacieuse, ambitieuse, créative, ingénieuse, curieuse, acrobate, dégourdie…

Je vis avec un gros chien de près de 40 kg, on peut pas dire que je sois une chochotte car je n'hésite pas à mettre mes mains dans sa gueule, à le pousser s'il m'embête et à lui dire quoi faire quand il tourne en rond ou lorsqu'il dérange. J'ai juste un peu peur des insectes, mais ça franchement c'est normal. Vous avez vu comme ils sont rapides et incontrôlables ?? Je fais la course avec papa et maman, je joue à la balle, au vélo (que je pique chez mes voisins), à l'escalade, je fais des pâtés dans le sable et j'ai toujours le droit de jouer avec de l'eau, même dans la maison. Quand je pars en voyage, je prends avec moi une peluche en forme de singe avec des longs bras qui peuvent faire pleins de gestes trop cool. Non, franchement, on ne peut pas dire que je me restreins niveau apprentissages.

Mais voilà, ma couleur préférée est le rose, et j'adore Hello Kitty. Et je suis une fille.

Je vous présente ici la plupart de mes jeux roses

Non mais faut croire que ces trois caractéristiques n'ont pas le droit d'exister en même temps chez moi sans déclencher des tonnes de jugements. J'ai un an et demi, je suis en pleine découverte du moi. Je bataille pour exister en tant qu'individu, pour comprendre ce qu'est une maman et un papa par rapport à ce que je suis. J'apprends à jouer avec les autres, à les respecter, à me faire comprendre, à me faire respecter, et voilà qu'on m'embrouille le cerveau parce que le rose et Hello Kitty ça peut pas être contenus dans une fille aussi facilement que ça.

Je ne sais pas moi d'où ça me vient ces préférences. C'est peut-être la luminosité de la couleur, son intensité, sa facilité à s'harmoniser avec le vert des feuilles et des herbes. La sonorité suave et envoutante du mot n'y est peut-être pas pour rien non plus. J'aime mettre ma bouche en un rond pulpeux* pour dire "rôse" et réclamer la couleur à ma maman. Non mais, franchement, le rose c'est super beau ! Si j'aime, est-ce seulement parce que je suis une fille ? N'ai-je pas le droit d'avoir l'intelligence et la sensibilité nécessaires à l'appréciation d'une telle merveille ? Si j'aime, est-ce parce que mes parents m'ont formaté le cerveau pour que je devienne une petite princesse toujours moins, si ce n'est "que rien", devant les hommes ?

Et puis Hello Kitty ! Les lignes épaisses du dessin me ravissent. C'est drôle, même s'il a un noeud au coin de l'oreille, s'il se tient debout et qu'il a des moustaches mi-nu-scules, je le vois bien, moi, que c'est un chat. C'est ce qui m'a amusée tout d'abord dans le personnage, le fait que l'homme puisse autant styliser un dessin sans pour autant lui faire perdre sa nature. J'ai découvert par la suite qu'une silhouette suffisait pour reconnaitre un animal, et puis deux ou trois traits bien choisis, mais Hello Kitty c'est vraiment marrant : c'est à la fois un enfant, et un chat. En plus, il n'a pas de bouche et il ne parait pas bizarre pour autant. Je crois même qu'il sourit. Comment peut-on sourire sans bouche ? Il suffit d'avoir de l'imagination. Alors oui, Hello Kitty, c'est mignon, c'est vrai, c'est toujours en rose, c'est vrai, mais bon, puisque c'est ma couleur préférée…

Voilà. C'est pas ma faute si je suis une fille. Je suis vraiment désolée du fait que mon sexe est aujourd'hui dans le monde fort maltraité. Vraiment, ça me rend triste lorsque les femmes aient encore du mal à être respectées, à ne pas être jugées, à ne pas souffrir des actions de toute une société mal éduquée. Ça me désole pour vrai tout ça. Et je suis bien consciente que c'est dès mon plus jeune âge qu'il faut agir, mais voilà :

Hier je suis allée dans une grande surface avec maman. Ils vendaient des cahiers de vacances dans tous les sens. J'ai demandé à maman si je pouvais en avoir un. Et oui, c'est-y pas la classe ça ? J'ai appris le signe LSF "livre" toute seule ! Donc, maman m'a dit oui. Trop méga cool ! Mais il y avait un choix de fou. On a bien dû mettre 30 minutes à choisir parce que ce que je prenais n'allait jamais. C'était trop rose, trop Hello Kitty, trop fille. "Comment devenir une princesse, avec 100 autocollants", "Hello Kitty à colorier", "Mon premier magasine féminin"… Finalement, maman a opté pour un cahier avec des animaux, pour les enfants qui entrent en petite section de maternelle. C'est pas vraiment qu'il me déplait ce cahier, c'est juste que bon… Zut quoi ! Il y avait plein de trucs trop trop bien !

Hier, j'aurais bien aimé être un escargot. Parce qu'ils ne sont ni fille ni garçon, eux, ils changent quand ils veulent. Ca évite bien des problèmes. Un garçon qui aime les princesses, il va tourner tantouze. Une fille qui aime les princesses, elle est nunuche. Oh, ça suffit ! En ce moment j'adore les fermetures éclair, les clip, les boutons pressions et les clefs, ça veut pas dire que je vais devenir serrurier ! Je veux juste découvrir le monde. Dans son ensemble. Et le rose et Hello Kitty aussi.

_______________
*lisez cette phrase à voix haute, vous verrez qu'on est obligé de mettre sa bouche en un rond pulpeux pour dire "rond pulpeux". C'est de la magie !

2 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Je suis une maman signante


Vous avez surement entendu parler de la langue des signes pour les très jeunes enfants. Peut-être vous a-t-on dit que c'est formidable parce que ça limite leur frustration, parce que ça leur permet de communiquer même lorsqu'ils n'ont pas acquis la parole, parce que ça leur permet de prendre confiance en eux…

La petite loutre a une maman signante. Ca veut dire que je connais suffisamment bien la Langue des Signes Française pour l'utiliser au quotidien. Pour raconter une histoire, pour discuter avec un sourd dans la rue, pour décrire tous les objets de la maison, la nature, la poésie. La langue des signes n'est pas pour moi quelques gestes décousus associés à un mot du dictionnaire français, la langue des signes est une manière de s'exprimer sans utiliser les articulations précises de la voix, avec une grammaire propre, une culture, et une compréhension du monde, visuelles. Je ne suis pas sourde, mais j'ai appris à communiquer avec ceux qui le sont.

Alors, parfois en y pensant, parfois parce que c'est un automatisme pour moi d'utiliser la LSF dès que je suis face à quelqu'un qui a du mal à me comprendre, j'ai fait parler mes mains devant ma fille. Et ça n'a pas manqué. Ses grands yeux ronds ont tout absorbé.

Le premier signe que ma fille a fait fut le geste "téter". Elle ne le faisait pas correctement. Sa main était à l'envers, ses doigts ne bougeaient pas comme il fallait, mais j'étais suffisamment sensibilisée à la communication non verbale pour la comprendre immédiatement. Ce petit geste adorable qu'elle me faisait avait un sens. C'était un besoin qu'elle exprimait. Et le geste a remplacé ses pleurs. Et puis elle a appris "lait". Près de Mulhouse, c'est un signe qu'on fait avec les deux mains, le pouce et l'auriculaire qui s'opposent, comme le pis et le jet de lait qui s'échappent à chaque mouvement du fermier. Ma petite loutre n'utilisait que sa main gauche, elle levait l'index et le pouce en forme de L mais je l'ai comprise sans problème. Elle n'a alors plus voulu le sein.

J'ai appris la LSF à ma fille comme je lui appris le français. Ou plutôt : ma fille a appris la LSF comme elle a appris le français. Elle observe, elle écoute, elle absorbe, elle compare, elle enregistre et un jour… elle l'utilise. Sans prévenir. Pour le plus grand bonheur de ses parents qui découvrent la magie de la naissance de l'intelligence humaine. Je remarque de plus en plus de signes entre ses mains et sur son visage. Ma fille utilise la grammaire de la LSF pour s'exprimer, elle utilise le français lorsque le signe lui est inconnu et non pas l'inverse comme je l'aurais cru. Cela fait un mélange un peu bizarre où les mots du français passent comme le vent sur le petit théâtre que la LSF forme autour d'elle. En vrai, c'est chou. Mais ce n'est pas trop conventionnel.

L'autre jour, je ne lui ai parlé qu'en LSF, je n'ai pas dit un mot de français. J'avais pris l'habitude de parler lorsque je signais pour qu'elle retienne les deux langues mais ce jour là je me suis rendue compte que, vu le niveau déjà atteint par ma fille, ce n'était pas une bonne idée. Alors j'ai signé. J'ai vu que ses yeux étaient plantés sur les miens, elle ne regardait pas mes mains comme font les signeurs débutants, elle regardait mon visage comme si la LSF était sa langue maternelle. J'ai vu son sourire lorsque j'ai terminé de lui expliquer ce que j'attendais d'elle. Elle avait compris. J'avais signé à vitesse normale, sans rajouter le moindre mime ni la moindre onomatopée pour me faire comprendre. Ma fille est autant bilingue que peut l'être un enfant de moins de 2 ans.

Nos gestes sont souvent porteurs de sens…

Evidemment, ce niveau-là n'a pu être atteint que parce que je signe moi-même déjà bien. Evidemment, elle ne pourra bientôt plus progresser parce que je ne suis pas fluent. Mais cela s'est fait par magie ! A vrai dire, je signe si peu ! Et quasiment qu'avec elle ! Comment a-t-elle pu apprendre si vite ?

Et si je ne connais pas la LSF ?

Si vous ne connaissez pas la LSF et que vous désirez malgré tout signer avec votre enfant avant qu'il n'apprenne à parler, mon expérience m'a montré que la capacité d'apprentissage des bébés est telle qu'il suffit de peu pour qu'ils se mettent à l'oeuvre. Soyez très attentifs à la communication non verbale de votre enfant et ne négligez aucun de ses gestes. Lorsque vous voyez qu'il y a quelque chose qu'il aimerait dire lui-même, n'hésitez pas à lui montrer plusieurs fois comment le faire. Mais faites-le comme vous le ferez avec le français : déjà dans le contexte (c'est vous qui l'utilisez, dans la vie de tous les jours) et puis encouragez ses essais et faites le répéter (ou répétez vous même ce qu'il a dit) pour que votre enfant gagne en confiance.

La petite loutre a appris le mot "lait" de cette façon. Je voyais bien qu'elle voulait quelque chose. Que c'était en rapport avec la cuisine et le frigo. Je connais bien ma fille et j'ai rapidement deviné que c'était le lait. Alors j'ai dit : "Tu veux du lait ?" et en même temps j'ai fait le signe "lait" de Mulhouse. Un jour, puis deux, comme ça. Et le troisième jour la main de ma fille bougeait en même temps que les miennes. Le quatrième jour ses doigts s'étaient placés selon une forme qui ne pouvait être due au hasard. Le cinquième jour, elle a pensé toute seule à faire le signe. Elle a été soulagée lorsque je l'ai imité avant d'ouvrir le frigo. Au bout d'une semaine, elle le faisait dès qu'elle voyait un verre vide. Vous voyez, je n'ai pas plus utilisé la LSF que ça cette fois-ci.

Je pense que bien connaître la langue des signes aide beaucoup. Parce qu'on est plus habitué à signer, parce que ça nous parait plus naturel de communiquer de cette façon, parce que notre corps ne réfléchis pas longtemps avant de faire un signe… mais il me semble que c'est à la portée de bien des parents. Et niveau pleurs et frustrations, ya pas photo : quand l'enfant sait dire tout ce qu'il a à dire, il ne crie plus, il sourit.

Le site sematos.eu propose une liste de vocabulaire pour signer avec un bébé dont voici le lien.


6 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Dormir sous les étoiles


La canicule rode autour de la maison. On ferme les volets le matin, ils grincent de mécontentement. C'est vrai que durant l'hiver, on ne les bouge pas trop. (Nous aimons trop nous réveiller grâce au pâle Soleil, amoché, qui se lève froidement après avoir fait la bringue de l'autre côté de l'hémisphère.) Alors ils crisent, parce que c'est le matin, parce qu'ils sont trop vieux pour changer ainsi leurs habitudes. Un volet, ça se ferme le soir, ya plus de saison ma petite dame. Et ce volet au bois gonflé, plus âgé que moi, laisse filer trois raies de lumière qui s'écrasent sur le parquet. La petite Bulle tente de les écraser du plat de la main. En vain. On sent que ça chauffe dehors.

Heureusement que l'Explorateur a eu l'idée du siècle : et si on dormait à la belle étoile ? C'est vrai que c'est pas mal les étoiles, je veux dire, les étoiles étrangères, celles qui ne nous chauffent pas à 90° à l'ombre (Fahrenheit, sinon nous serions cuits). Il y a un petit coin plat dans le jardin, juste avant l'entrée du champ, un petit coin de paradis. Nous montons la tente. Nous ne mettons que la moustiquaire parce que, ce soir, on a rendez-vous avec un ciel vaste comme le désert. Un ciel bien découvert, quoi. Un temps CAVOK, si ce n'est que c'est la nuit.

C'est vrai que j'ai dit que les étoiles ne nous chaufferaient pas mais c'était sans compter sur la Lune (pleine) qui nous éblouie, même les yeux fermés. La petite Loutre s'est allongée entre nous deux et je vois ses paupières qui tombent doucement. Il doit bien faire 20° dehors (Celsius, sinon nous serions gelés), une atmosphère propice aux hordes de moustiques qui contournent notre jolie tente de verre fumée. Et le Soleil se couche à notre tête. Il s'écrase contre l'horizon, il disparait dans un panache de rayons écarlates. Le ciel gardera l'éclat de son passage pendant encore une bonne heure. Venus paraît la première dans cette lumière beige rosé, bientôt suivie par une fine étoile à sa droite. J'aurais cru que les astres fleuriraient d'abord à l'Est, là où la nuit a déjà fait son oeuvre.

Nous couchons la Loutre à notre tête. Je serre la couette dans mon cou, je sens la chaleur de l'Explorateur qui se faufile jusqu'à moi. Je chuchote dans la nuit. Le loup tend ses oreilles et son museau vers un avion qui passe bien bas et qui nous fait résonner dans son sillage. Finalement, notre loup blanc ferait bien de la concurrence à la Lune. Il dort à demi, la truffe délicatement posée sur ses pattes avant, les oreilles, comme deux satellites sombres, dans notre direction. A moins qu'en fait, la Lune soit suffisamment généreuse pour partager un peu de sa clarté avec lui. Je touche délicatement la peau de l'Explorateur qui dort de son sommeil étrange, à la fois prêt à tout instant à me répondre, et profondément pris dans ses rêves. Sa peau est toujours chaude. Il est comme la terre qui, coincée sous un mètre de neige, n'oublie jamais de la faire fondre. Certains parleront de radioactivité, d'autres de son infinie bonté.

Le matin se lève dans toutes les directions à la fois, comme si le Soleil avait décidé de nous encercler. J'ouvre les yeux, notre voisin arrose déjà ses plantes. La petite Loutre est toute étonnée de se retrouver là, alors nous la reprenons entre nous deux pour qu'elle se rappelle sa nuit au clair de Lune. Mon petit déjeuner arrive sur un plateau, posé devant la tente sur une belle couverture rouge. La fraicheur (toute relative) du matin nous ravie. Il est 7h, la journée va commencer pour se finir à 10 sur nos corps écrasés par la torpeur saoule du Soleil. Et puis, nous reprendrons nos vies le soir, quand les étoiles resurgiront.

Magnifique matin d'été.

Merci, François, pour ces belles soirées d'été.

2 commentaires:

Je vous remercie vivement de prendre le temps de m'écrire un commentaire. Vous pouvez être assuré de recevoir une réponse très rapidement.
A bientôt !
Céline.

Fourni par Blogger.
LeftContent Ends
Footer Starts Footer Ends
'It is your responsibility to notify your visitors about cookies used on your blog. See http://www.blogger.com/go/cookiechoices for more details.'