: Coup de gueule à propos d'éducation
Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »

jeudi, octobre 15, 2015

Coup de gueule à propos d'éducation


Dès qu'on parle d'éducation, les foules montent au créneau. L'éducation, c'est un sujet dit "sensible". Au même titre que la politique. Pas du tout comme la météo, par exemple. Parce que voyez-vous, la météo, ça ne se choisit pas alors c'est très facile de casser un débat qui bat de l'aile : "Bon, heureusement qu'on ne peut pas choisir, sinon…" Heureusement, on ne choisit pas. C'est ce que je retiens. Voilà, comment briser les disputes infinies : on ne choisit pas et puis voilà, on est bien obligé d'accepter les vérités. Aujourd'hui il fait beau et hier il y a eu du vent.

…Le cerveau fonctionne mieux sans stress…

Hein ?! Qui c'est qui a dit ça ? Qui ? Qui ?? Une petite voix. Ma petite voix d'enfant qui s'appliquait à bien travailler à l'école. Mais aussi les réactions de ma fille, celles des enfants autour de moi. Ceux qui sont éduqués par les autres et mes élèves que j'instruis deux heures par semaine. Et la recherche scientifique. Les bonhommes en blouse blanche qui passent des hommes, des femmes, ou des enfants dans des tunnels (inoffensifs !) et qui testent leurs aptitudes.

Y'a plein de trucs évidents en terme d'enseignement et d'éducation. Des trucs qu'on ne choisit pas. Parce que le cerveau des humains est fait comme ça, comme les instabilités de l'air créent des nuages. Des trucs sur lesquels on ne peut discuter. Le stress, la violence, la compétition, tout ce qui brise la confiance des enfants, tout ce qui brise leur volonté, leur capacité de concentration… oui, tout ces trucs là sont anti-productifs. Et ça, ça ne se discute pas.


Les notes, qu'elles soient chiffrées ou lettrées, sont toujours données dans un langage ordonné. Qui dit ordre, dit aussi premier et dernier, qui dit ordre dit je suis avant toi, je suis loin derrière toi. On ordonne toujours les élèves entre eux. Compétition. Si vous croyez que la compétition permet de booster les élèves, vous êtes bêtes. Ca n'a jamais été prouvé. Ca permet de booster les élèves à se dépasser les uns les autres, à vivre de manière archaïque, mais jamais à devenir bons. Comment vous expliquer ça simplement… Disons que la compétition permet de faire des élèves qui réussissent parfois, tandis qu'une classe basée sur le partage et l'entraide fait des élèves excellents, bons partout, bons avec eux-même, bons avec les autres. Des élèves meilleurs que nous, les adultes. Ca vous gêne ?

Evidemment que toutes ces bêtises ne vous a pas tués, mais ce n'est pas ce que je veux pour vos enfants !

Les notes ne représentent pas seulement la compétition, c'est vrai. Il y a aussi le jugement. La valeur. L'absence d'analyse… que des trucs, ma foi, ab-so-lu-ment intéressant. La première chose à faire à l'école serait d'arrêter les notes. Ca serait un beau pas pour notre société. Et pour ceux qui me disent que dans la vie active, on est sans arrêt noté, je réponds facilement que nos enfants, s'ils étaient élevés dans la non-notation, ne continueraient certainement pas à appliquer ce truc idiot une fois adultes.

C'est vrai que rénover l'éducation c'est aussi se préparer à voir apparaître de nouvelles personnalités, de nouvelles idées, une nouvelle société.

Voilà pourquoi je m'applique, comme un grand nombre d'enseignants, à inventer une nouvelle éducation. Je mélange éducation et enseignement parce que je crois (et ça, je ne l'ai pas vérifié) que l'apprentissage est avant tout une question d'attitude. Pour apprendre il faut être concentré, curieux, ouvert, prêt à échanger avec son environnement. Et ça, ce n'est pas de l'enseignement mais bien de l'éducation. Et vous n'imaginez pas toutes les choses que nous faisons, toutes les choses qu'on fait généralement dans l'éducation nationale, toutes les choses que je fais, qui sont contraires au fonctionnement normal d'un cerveau humain !

On ne peut même pas s'imaginer les remises en question que cela implique tant qu'on n'a pas mis le nez dedans.

Les corrections des exercices qui viennent deux semaines après les erreurs. Cet enseignement toujours de haut en bas, le professeur parle et l'élève reçoit alors que… il n'a jamais été prouvé que le savoir était sujet à la gravité ! Mais l'élève ? Cet enfant qui devient adulte, et il le deviendra, ce n'est pas une hypothèse ! Donc, cet enfant, quand est-ce qu'on lui apprend à vivre ? A apprendre de lui même ? A chercher à se créer son propre monde, un environnement juste et respectueux ?

Finalement, le programme de l'éducation nationale n'est pas si mauvais. Moi je le trouve pas mal du tout ce programme. Ce qu'il faudrait changer c'est la manière de l'enseigner. J'aimerais bien qu'on commence à respecter les élèves. Je ne parle pas ici de leurs parler poliment mais de les considérer comme ce qu'ils sont réellement. Biologiquement et psychiquement. Les besoins des enfants, on ne les connaissait pas il y a quelques années mais c'est fini maintenant ! C'est fini cette ère archaïque où l'on ne s'intéressait pas aux enfants ! Je ne parle pas de faire des expériences, je parle ici de nous appuyer sur les dernières découvertes sur le fonctionnement de nos neurones. Enfin, quoi ? C'est pas la mer à boire ! Les nouveaux enseignants sont recrutés à BAC+5 maintenant. N'est-il pas possible de leur demander de lire 2 ou 3 documents scientifiques sur le sujet ? Sur leur métier ?

Pour les motiver, je dirais simplement que les résultats sont immédiats. Ils verront des sourires. De la discipline. Des élèves appliqués et lucides. Ils verront ce qu'ils ont toujours voulu obtenir dans leur classe. Et enfin, ils pourront tranquillement enseigner. Et on arrêtera de fabriquer des humains perdus.

J'ai poussé un élève dans ses retranchements, une fois, parce qu'il m'agaçait à rester passif devant ce que je lui disais. Il avait 16 ans. Il n'avait pas de hobbies. Il n'avait pas de passion. Il allait à l'école pour avoir un beau métier. Moi, messieurs, je ne fabrique pas des pantins. J'ai horreur de la normalité, et surtout de ces adultes qui se cachent derrière pour ne pas devenir heureux, de ces adultes qui transforment leurs enfants en eux-même parce que le bonheur, la création, la beauté de l'humain leur fait peur. Alors, cet élève, je l'ai secoué. Méchamment secoué. Je ne dis pas qu'à 16 ans on doit savoir ce qu'on veut faire de sa vie, mais à 16 ans il est important (vital ?) d'avoir des rêves. Des envies. Les maths, l'orthographe, l'ingénierie, oui, tout ça c'est bien joli. Mais ce n'est certainement pas ce qu'il faut apprendre aux enfants en premier. Il vaudrait mieux leur enseigner l'humanité avant tout autre chose.

J'ai l'air un peu utopiste. Vous n'y croyez pas ? Vous pensez encore que l'éducation, ça se discute ? Que c'est plus compliqué que ça ?

Je sais bien que chaque enfant est différent. Non, l'éducation n'est pas là pour effacer leurs différences, leurs libertés humaines. Chaque enfant est différent, c'est vrai, mais les enfants ont tous un nez, des bras et une paire de fesses… Ils ont tous un cerveau humain, avec des synapses, des connexions ici et là qu'on ne peut contrôler. Mais les enfants ont une chose sur laquelle on ne peut discuter : ce sont des êtres humains et ça, ça ne s'invente pas.

16 commentaires:

  1. J'ai été élevée comme ça : être la meilleure. Ma grand-mère me répétait sans cesse que comme j'étais née le 1er janvier je me devais d'être la meilleure (puisque la plus vieille), quand je ramenais une note la première réaction était "quelle est la meilleure note ?". Difficile et sûrement la source de ma phobie scolaire survenue à la fac...
    Heureusement qu'il y a des gens comme toi qui envisage d'apprendre autrement, sans ce stress d'être parfait ou le meilleur, sans cette peur de décevoir à chaque évaluation,...
    Bravo.

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    1. Parmi les jeunes qui prennent des cours avec moi, j'ai beaucoup de personnes stressées et toujours rivées sur les notes qu'elles vont recevoir… et pourtant, quand j'ai affaire aux parents, je suis face à des gens très cools ! Cela me mène à croire que cette pression que l'on met aux jeunes est intrinsèque à l'école, et pas nécessairement due à l'influence des parents.
      Mais si la famille va aussi dans ce sens… ça doit être un véritable calvaire ! Je veux bien te croire.
      En tant qu'enseignante et éducatrice, je fais ce que je peux. Je lis beaucoup, je tente des expériences avec mes élèves, ils apprécient énormément mes efforts. Mais… j'ai encore des mauvaises habitudes héritées de ma vie d'élève et de ce que faisaient mes professeurs. Dur dur de s'en défaire !

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  2. On a pas fini d'en baver avec l'éducation. L'école tourne autour de l'enseignant et le gavage de connaissances "démerde toi mon enfant, avale et mémorise. T'as rien compris? pas grave, tu vas l'apprendre par coeur" "tu n'aimes pas les maths? et pourtant gamin, va falloir que tu te rentres ces tangentes dans le cerveau" "et surtout, tu te tais, tu restes assis pendant 4h, tu obéis, tu fais semblant d'être d'accord et surtout surtout, tu essaies de battre les records de tes camarades plutôt que les tiens".
    Vivement dans quelques siècles... l'espoir est une denrée si tendre!

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    1. Je suis beaucoup plus optimiste que toi. Parce que je vois autour de moi beaucoup d'instituteurs (beaucoup moins de professeurs du collège ou du lycée, c'est vrai : là il y a un vrai retard…) qui ont la même démarche que moi. Je pense que d'ici quelques années, ces efforts ne seront plus du tout isolés !

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  3. Depuis quand la note est jugement, valeur?
    Lorsque je note, je ne juge pas, j'évalue le taux de réussite et les raisons de cette réussite. Parfois, d'ailleurs, il est difficile de saisir les raisons qui ont permis à l'élève de réussir. Une note c'est une photo à un instant T. J'espère que lorsque vous évaluez vos éléèves vous ne les jugez pas. Même en terme de compétences. Est-ce parce que je ne maîtrise pas la multiplication que je suis nul? Que nenni. Noter c'est dire à l'élève que son travail justement ce n'est pas lui mais une réussite ou un échec, nullement l'individu. Ce qui me gêne avec votre article c'est que l'apprentissage semble engager tout un être. Or, je peux parfaitement être complètement nul en math et avoir 0 tout le temps et pour autant être hyper intelligent. Alors si on me dit incompétent?
    Une note ce n'est pas une compétition. Ca c'est un truc d'élèves et vous pourrez les évaluer de n'importe quelle manière, ils trouveront, s'ils le veulent une manière d'entrer en compétition. ous dites qu'on favorise la compétition, l'individualisme. Peut-être mais je vous rappelle que les premiers diplomes ne sont que des examens et non des concours. Par conséquent, tout le monde peut les avoir. C'est d'ailleurs généralement ce qui est mis en avant. Travailler ensemble, chercher en groupe, partager vos savoirs, confronter vos compétences, vos points de vue et ainsi vous apprendrez. Parce que pendant toute une partie de la vie, il y a plus important que l'accumulation des connaissances, de l'autonomie, de l'apprentissage, il y a le plaisir de voir l'autre, la difficulté de l'imaginer, de l'appréhender dans sa diversité, dans sa pluralité. L'école m'a, en tout cas, permis cela, m'ouvrir à un univers de gens tellement différents, l'obligation de vivre ensemble, sous un même toit, sans affinité. Je crois que la note, ce n'est pas le problème, c'est ce qu'on en fait, ce que vous en faites.
    Une note a, mais je me répète, le mérite de noter un devoir et non un individu. C'est cela que vous oubliez et que beaucoup oublient. C'est l'écrit qui vaut 6 pas l'élève. Dans la compétence, on considère l'individu. Ca vous semble mieux, moi ça me semble dangereux. Dangereux et stigmatisant. Comment savoir réellement pourquoi un éléve échoue? N'ai-je pas le droit de ne pas montrer ce que je sais faire? Vous semblez avoir eu une scolarité douloureuse. ESt-ce vraiment le fait de l'école? N'est-ce pas votre rapport au monde, à vos parents, à l'autre qui est à réfléchir.
    L'ecole n'est pas facile, ce n'est pas un lieu angélique mais très souvent, c'est un manque de dialogue. Quand on explique, qu'on écoute et qu'on les amène à monter des projets ensemble, je connais peu d'enfants qui demeurent "violents" au moins durant le temps du cours.

    J'admire votre courage d'exposer ainsi vos envies, peur, espérances. Et j'espère que vous ne prendrez pas mal ce commentaire.
    Faire travailler en groupe, permettre à chacun de prendre de la distance, distinguer une réussite ou un échec de l'être, sont à mon avis des éléments indispensable à l'intérêt d'un apprentissage.
    Et puis, il y a un moment où il faut reconnaître que donner à son enfant un espace où il a son propre monde, lui montrer qu'il peut vivre dans un autre univers que le nôtre, avoir ses secrets, son jardin, ses amis qu'on n'aura pas choisis pour lui, c'est une richesse qui nous oblige à prendre des risques. Et ça n'est pas une question de notes

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    1. Bonjour. Votre commentaire a fait battre mon coeur un peu trop vite mais je ne vous en veux absolument pas. J'ai écrit cet article pour provoquer des réactions, lancer le débat et sortir des réponses hâtives habituelles. J'ai l'impression, en lisant votre commentaire, d'avoir réussi mon coup… Je vous remercie du temps que vous avez passé pour le rédiger !

      Il me semble que vous avez une vision très théorique de la note. Vous dites : voici ce qu'elle est, voici ce qu'elle n'est pas. J'ai de mon côté une vision plus sentimentale. Ce n'est cependant pas mon propre sentiment qui parle, mais celui de mes élèves. Il arrive toujours un moment où ils ont envie de me montrer un contrôle, que je vois leurs notes. Vous dites, à très juste titre, que la note n'est pas celle de l'élève mais de son travail. C'est une distinction que je n'ai pas faite dans mon article et je dois dire que je regrette ce manque de perspicacité de ma part. Cependant, cette distinction n'est pas suffisante. En observant les réactions des élèves, je vois que noter leur travail, c'est déjà trop. Même porter une appréciation non demandée sur leur travail est déjà trop. Saviez vous que la petite phrase : "Tu peux faire beaucoup mieux !" peut être bloquante ? J'ai eu un jour la nécessité d'expliquer à un élève que ce n'était pas une insulte mais un encouragement. J'ai dû lui expliquer ce que ça signifiait. C'est ce genre d'anecdote qui m'a peu à peu poussée à réfléchir sur l'utilité des notes.

      Finalement, pour répondre à votre question, je ne juge pas mes élèves. Je ne les évalue d'ailleurs jamais. Ce sont mes élèves eux-mêmes qui portent un regard sur leur travail, qui expriment leur satisfaction (ou insatisfaction). C'est en lisant les textes de Maria Montessori que cette façon de faire m'a paru évidente. Et cela fonctionne très bien avec mes "élèves" (qui n'en sont plus, pour le coup). Et non, il n'y a plus de compétition entre eux.

      Il me semble ne pas avoir évoqué l'évaluation de compétences dans mon article… J'ai vu que cela devenait d'actualité en lisant les cahiers pédagogiques. Je suis tout à fait votre logique lorsque vous parlez des dangers que cette manière d'évaluer les élèves, sur la distinction entre personne et production, mais en voyant certains professeurs appliquer ce principe, je remarque tout de même que les élèves sont plus enclins à s'auto-analyser et produire des copies de bonne qualité. Qu'en pensez-vous ?

      La note est jugement et valeur parce qu'elle traduit une production humaine en une mesure. Comme on accorde un prix à un objet.

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    2. Et j'ai oublié de vous répondre sur ma personnalité ! (ce n'est peut-être pas si important que ça, enfin, je préfère ne laisser aucune question en suspend :)

      Ma scolarité ayant été exemplaire, je n'ai jamais eu aucun problème avec l'école. Je cherche simplement à répondre aux difficultés auxquelles les jeunes que je rencontre font face. Tout ça n'a rien de personnel.

      Et le courage que vous soulignez n'est qu'une façade. En vrai, je ne suis pas courageuse du tout :-)

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  4. "Il est important d'avoir des rêves"
    Ah bon? Mais si mon bien être je le trouve dans l'instant présent, dans les maths, la vacuité, l'inutilité. Si je suis persuadé être un être mortel et absurde, tel Camus.
    Un enfant est un être vivant, certes, mais c'est surtout un individu que l'on n'a pas à secouer, qui a peut être de bonnes raisons de vouloir le vide, l'absence d'envie. Je ne voudrais pas que l'école prenne la place des parents, ma place. Je demande à l'école qu'elle enseigne, instruise pas forcément qu'elle éduque (sauf quand les parents dysfonctionnent). Je veux qu'elle respecte pas qu'elle impose d'autres valeurs que celles de la république.
    Est-on obligé d'avoir des passions (longtemps montrées du doigt), des hobbies? N'est-ce pas le propre de l'individualisme. Et est-ce à l'école de les développer? N'ont-ils pas un autre lieu pour cela que l'école? D'ailleurs, à tout mélanger, ne se trompe-t-on pas sur les missions de l'enseignement? Le psitttacisme a longtemps été décrié. Oserais-je dire que c'est parce que je l'ai pratiqué qu'aujourd'hui je peux affermir mon jugement, que j'ai pu me dégager de la place sociale qui était la mienne?
    Et si mon seul rêve est justement que la société cesse de clamer le devoir de rêver, d'être heureux, d'être différent. Liberté, égalité, fraternité, nous n'avons pas dans notre constitution le devoir d'être heureux, ce qui n'est pas le cas de l'Angleterre où chaque être a le droit au bonheur. Ce bonheur, il peut être dans avoir un beau métier, il peut exister dans un monde simple, sans passion, sans hobbies. En fait, je n'en sais rien mais je trouve que votre propos va en l'encontre de ce que vous défendez. Vous demandez à vos élèves d'être eux-mêmes mais vous leur imposer votre conception de la vie. Et les transformez quelque part en pantin?

    PS désolé pour l'anonymat mais je n'ai pas d'autre possiblité
    Christian

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    1. Bonjour Christian. Merci pour votre commentaire fort intéressant qui me fait bien réfléchir… Finalement, je ne regrette pas d'avoir écrit cet article provocateur.

      Il m'arrive souvent lors de mon travail d'enseignante (qui n'est pas pratiqué au sein de l'école de la république) d'être mise face au dilemme suivant. Je suis devant un élève qui me réclame de l'aide pour s'améliorer dans une matière et dès que je fais un pas vers cet matière, tout dans le regard et dans l'attitude de la jeune personne que je rencontre me dit : "Qu'on me laisse en paix ! Faites que ça se termine vite !" Alors, dans ces cas là, je m'arrête. Parce que je ne veut pas faire de mal. Parce que je respecte le droit à la tranquillité et que je ne crois pas que ça soit grave de ne pas savoir faire une équation. Parce que j'en ai le droit. Je ne suis pas l'école, je n'ai pas de programme à respecter, mes élèves ne sont jamais jugés ni évalués à la fin d'un cours… Mais dès que je m'arrête, je suis face à en vent de panique. Parce que si le professeur s'arrête, voyez-vous, c'est un peu comme s'ils étaient fichus. Irrécupérables. Il y aura toujours quelqu'un pour leur réclamer ce savoir qu'ils n'ont pas. Oui, les élèves qui sont dans ce cas paniquent vraiment.

      Quand je dis que je les secoue méchamment, ce n'est pas pour leur inculquer mes valeurs, mais pour les reconnecter aux leurs. Pour les rassurer. Pour les motiver. Pour qu'ils savent enfin que c'est possible. Et pour qu'ils établissent eux-même un plan d'attaque.

      Vous évoquez la devise de la république française comme valeur d'enseignement.
      La liberté. Je me demande simplement s'il peut y avoir liberté là où il n'y a pas de volonté. L'égalité. Je me demande simplement s'il peut y avoir égalité là où il n'y a rien à partager. Pour la fraternité, je n'ai pas encore bien compris donc je ne m'avance pas là dessus. Ce sont des questions que je pose parfois à mes élèves. Qu'est-ce que tu veux ? Que partages-tu ? Et je fais tout pour qu'ils soient capables de répondre à leurs propres besoins, à leurs propres visions de la vie.

      Mais cela est-ce bien le rôle de l'école ? Non, pas vraiment. Le mien ? Non plus. Mais nombreux sont les élèves qui me demandent de le prendre. Et je travaille à la demande.

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  5. Article très engagé, qui mérite discutions. Mais avant tout, je voudrais que tu m'explique ce que tu entends avec ta phrase:
    "Alors, non, c'est vrai, vous n'êtes pas morts d'être devenus idiots. Mais, ce n'est pas ce que je veux pour vos enfants." ? Merci.

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    1. Article engagé, tu parles ! Provocateur ! Écrit par une personne énervée qui ne se gêne pas pour insulter ceux qui ne sont pas d'accord avec elle ! Tu trouves ça engagé ? Moi je me dis que cette personne va peut-être trop loin...

      Cette petite phrase que tu cites est ma réponse à ce que j'ai lu des centaines de fois dans des commentaires sous des articles ayant pour trait des méthodes alternatives d'enseignement. Elles sont toutes construites sur ce schéma : "je vois pas pourquoi on remettrait ça en question, c'est vrai que ça ne me plaisait pas mais bon, ça m'a pas tué alors..."

      Et à force de lire ce genre de choses, je suis sortie de mes gonds. Est-ce que cette petite phrase t'a inquiété ?

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  6. Oui cette petite phrase m'a surprise en fait. Je me suis dit en lisant l intitulé de ton article "tiens, un sujet intéressant, et connaissant Céline, elle va nous faire comprendre, avec sa sagesse toute jeune mais toujours douce, qu'il ne faut pas "juger" les personnes (ici les eleves) sur des notes, et respecter les personnalités (chacun a droit d être "bon" ou pas dans différentes matières)"
    Puis cette phrase...... Là..... Je lis la suite, mais je dois t avouer que tout le reste de ton article est passé un peu à la trappe. Cette petit phrase (que tu as sorti sur le coup d'une vive, trop vive émotion) a ainsi ruiné tout ce pourquoi tu te bas!!
    Le respect, les différences entre les gens, et l éducation intelligente! Traiter les gens d idiots ne va certainement pas les inciter à suivre tes raisonnements et tes idées.
    Mais sur le reste, car j ai relu quand même une fois l émotion passée, est tout à fait juste à mon avis. C'est en changeant dès à présent notre manière d instruire et d éduquer que les générations futures adopteront dans le monde futur (le monde du travail en particulier) ces nouvelles méthodes d interaction et de respect.
    Encore une fois, c'est dommage, que tu te sois laissé aller mais comme je te comprend (les nerfs sont parfois tellement sollicités qu'ils lâchent!).
    Sans rancune ;)

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    1. Je m'excuse sincèrement pour cet écart, non seulement de langage, mais aussi de conduite. Je pense corriger cette petite phrase de trop… Le reste de l'article restera comme il est, tant pis pour lui. Bisous !

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  7. tu n'as pas de raison de t'en faire, ton article est très pertinent comme il est et tu as réussi à éveiller les consciences et les débats! ;)
    Tu as raison sur le fond je trouve, reste la forme qui t'as dépassé car tu t'es emportée mais à juste titre j'en conviens. ;)
    Bisous ma sage et vaillante Céline!

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  8. Montaigne dans les essais et notamment de l'éducation développe un point de vue similaire. C'est siderant de constater la modernité de ce texte.

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    1. Ce texte est-il moderne ou ce sont mes idées qui sont anciennes ?

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A bientôt !
Céline.

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