: Et s'il suffisait d'se lancer ?
Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »

dimanche, août 16, 2015

Et s'il suffisait d'se lancer ?

Parfois j'ai l'impression que la vie est trop courte pour pouvoir compter jusqu'à trois. Alors je fais un pas, loin devant moi et… le pas ne touche jamais le sol car on a tiré le tapis que j'avais sous mes pieds. Ca doit bien vous le faire, vous aussi, non ? Vous êtes prêt à avancer droit devant vous et puis non, vous perdez votre courage, ou quelqu'un vous tient par la manche, ou alors vous vous rendez compte que vous avez oublié votre téléphone portable sur le guéridon de l'entrée. Vous vous lancez, et puis non, vous faites demi-tour.

Ca peut bien tomber, hein, j'dis pas. Il y avait de toute façon une crotte de chien sous le pas que vous vous apprêtiez à poser. Ou un billet de banque. On ne sait jamais, ça peut glisser un billet de banque. Mais voilà. Vous restez à la même place. Même que parfois, moi, je fais carrément marche arrière. Et ça me saoule. Ça me pèse sur le ciboulot parce que sais, qu'en fait, il suffit de se lancer. Une bonne fois pour toute. Et puis, fis des crottes de chien ou des peaux de banane ! J'y vais !

Plutôt pas mal comme gars, hein ? C'est un comme ça que je veux !

C'est pourtant facile. Je marche droit devant moi, qui m'aime me suive et les autres tant pis parce que des autres j'en trouverai bien à foison sur mon chemin. C'est comme ce mec, là, que j'adore. Je coucherais bien avec lui s'il voulait lui aussi mais, voilà… Il n'a pas la coiffure qu'il faut. Je lui dis, gentiment : dis, tu voudrais pas te couper les cheveux ? Et bien, il se vexe ! Il me dit qu'il faut faire avec. Non mais oh ! On n'inverse pas les rôles ! Je couche avec qui je veux. Je voudrais bien avancer un peu mais… je ne peux pas ! Je ne peux pas parce que j'espère. Je me dis que ses cheveux vont bien être coupés un jour à l'autre et là… ce sera le gars parfait et vous le verrez toutes les semaines en photo sur mon blog ! Comme celui de la photo de mon article en fait.

Rêve toujours. Les autres, c'est comme la vie, on n'en fait pas ce que l'on veut. Et ça se saurait s'ils voulaient nous plaire. En fait, les autres et la vie, c'est pareil. Vous en rencontrerez toujours, quelques soient vos choix, et ils seront toujours là pour, à tour de rôle, vous aider ou vous enquiquiner. Vous enquiquiner la vie, j'dis bien.

Alors je reviens à mon sujet d'aujourd'hui : et s'il suffisait d'se lancer ? Il pleut aujourd'hui, donc, je ne dis pas pour aujourd'hui, entendons-nous bien, je parle au futur. Enfin, au conditionnel, avec un sens de futur. Pour faire simple : dès qu'il fait beau, je me lance, ça vous pose un problème ? Je prends ma fille sous le bras droit, mes 200 kilos de livres sous le bras gauche, et j'écume les routes de France avec le sourire aux lèvres.

Il y en aura toujours pour me dire que "écume" n'est pas un vrai mot. Comme "dérivatif". Sauf que c'est exactement ce que je veux dire. Dans les mots et dans la vie, c'est pareil. Il suffit d'y croire. Et j'y crois ! C'est pas celui qui, quand je dis "arrête de manger comme un cochon", me rétorque "t'es méchante, tu dis que je suis un cochon", qui va m'arrêter. Alors je lève le pied. Pas pour ralentir (j'ai beau avoir mon permis, c'est pas pour ça que je passe ma vie dans une voiture) mais pour avancer. Faire un pas, un peu plus loin que celui d'avant. Je suis prête à le poser. Je vois les visages qui se vexent derrière moi. Je voudrais bien leurs dire que je m'en fiche, qu'ils n'ont qu'à venir, eux aussi, et puis en fait, c'est trop tard. L'attraction terrestre a fait le boulot à ma place.

Je suis tombée. J'ai froid. Je suis mouillée. Les vagues m'attrapent. La berge est trop haute. Je fais coucou de la main et je pars nager de l'autre côté.

Et s'il suffisait d'se lancer ?

2 commentaires:

  1. Ce titre me parle, et de plus en plus.
    On regrette toujours ce qu'on ne fait pas, rarement ce qu'on fait. Nous avons un projet qui fout les frousses, comme tu le décris si bien: partir en camping car, faire le tour de l'Europe. On se laisse 6 ans pour le faire. Se lancera t on?
    On rempli nos vies de regrets, d'actes manqués qui nous manquent bien trop, c'est frustrant, apeurant, pourtant le bonheur est si proche!

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    1. Plus le temps m'éloigne d'un projet et plus que je crains qu'il ne se fasse jamais. C'est pour ça que pour notre voyage, l'Explorateur et moi nous ne nous donnons qu'un an et demi pour nous préparer. Pour mon livre, je l'ai écrit le plus vite possible, même s'il fallait y travailler plus de 10h par jour. Parce que le temps nous change, et qu'en changeant certains rêves ne nous paraissent plus si importants que ça.

      Mes (anciens, du coup) voisins sont partis au printemps pour un tour de l'Europe en camping car avec leur petit garçon de 3 ans ! Ils étaient supers heureux. Ils ne savaient pas à quoi s'attendre, c'est sûr, mais bon… c'est comme tout : ça se fait. J'aime imaginer l'histoire inverse. Un gars, qui a toujours vécu en camping car décide de devenir sédentaire. De quoi aura-t-il peur ? De ne pas savoir trouver des assurances, de ne pas pouvoir payer son loyer, de ne pas bien s'entendre avec ses voisins ? Finalement, nous y arrivons bien à surmonter tous ces problèmes ! Alors, pourquoi ce devrait être plus difficile dans l'autre sens ?

      Le bonheur est si proche ! Tu as raison ! Il suffit de plonger dans ses bras.

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A bientôt !
Céline.

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